par Nicolas Bellet
14 mai 2024 - 10h00

True Lies

année
1994
Réalisateur
InterprètesJamie Lee Curtis, Arnold Schwarzenegger, Tom Arnold, Bill Paxton
éditeur
genre
sortie
24/04/2024
notes
critique
7
10
label
A

Depuis dix‑sept ans, Harry fait croire à sa famille qu'il est représentant, alors qu'il est un agent secret aguerri que sa femme trouve bien fade. Un jour, il découvre qu'un minable se faisant passer pour espion la courtise.

 

Espion mais pas trop

True Lies n’est pas un projet initié par James Cameron et cela se sent dans sa filmographie. Ce remake testoteroné du film de Claude Zidi La totale au budget délirant, à l’époque de 120 millions de dollars, est au mieux un divertissement géant rempli d’action et d’humour mais creux, au pire : pas vraiment un film à la hauteur de son réalisateur. La réponse se trouve sans doute un peu entre les deux, mais force est de constater que c’est plus un film d’Arnold Schwarzenegger millésime 90’s qu’une œuvre comparable à TitanicAbyss ou Avatar. Sans parler des deux premières collaborations Schwarzenegger/Cameron : Terminator 1 et 2.

 

Mais il faut bien avouer qu’en termes de film d’action familial, True Lies reste un mètre étalon qui ne se déprécie pas, même avec le poids du temps. Le grand barnum d’action est toujours aussi bluffant, trente ans après sa sortie. Difficile de faire mieux que la scène avec Schwarzy sur un avion de chasse essayant de protéger sa fille. Un must de gros n'importe quoi et de kiff de spectateur. 

 

L’humour du film, quant à lui, est intemporel car très familial, on rit de bon cœur devant les mines clownesques du couple en crise montré dans le film. Même si au final, la scène qui marque est celle du strip‑tease hilarant de la sublime Jamie Lee Curtis…

 

 

Mensonges par omission

Il est dommage tout de même que True Lies se cantonne au cartoon, il y avait tant à faire, au point qu’une suite fut un temps envisagée. Mais le 11 septembre est passé par là et rire avec des terroristes était devenu moyen, moyen. Ce n’est sans doute pas un hasard si Disney+ a développé le film en série l’an dernier. Le pitch de départ est béton et promet un combo gagnant : quiproquo, action et valeurs familiales. Mais rien de plus.

 

On aurait rêvé de la part du duo Cameron/Schwarzy, surtout à ce moment de leur collaboration, au moins une réflexion sur la violence, l’Entertainment ou les valeurs promues par ce genre de film. Malheureusement, ça, c'était l’année d’avant (1993) dans Last Action Hero, et ce n’était pas Cameron ni à la caméra ni au scénario, mais John McTiernan…

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test
4k
cover
Prix : 29,99 €
disponibilité
24/04/2024
image
2.35
HD 2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10
16/9
bande-son
Français DTS-HD High Resolution 5.1
Anglais Dolby Atmos
Anglais Dolby TrueHD 7.1
Anglais DTS-HD Master Audio 2.0
Allemand DTS 5.1
Espagnol DTS 5.1
sous-titres
Français, anglais pour sourds et malentendants, allemand, italien, espagnol, néerlandais, danois, finnois, norvégien, suédois
6.5
10
image

Souvent belle (la nuit surtout, impressionnant) mais pas toujours (c'est bien le problème), cette image 4K labellisée HDR Dolby Vision, qui a visiblement fait l'objet d'une restauration et de choix de remasterisation curieux (humains ? IA ?), fait le yoyo avec des passages remarquables, des fonds bruités en arrière‑plan et des zones plus brillantes clairement retouchées (« dégrainées ») sur le devant du cadre, comme certains visages (pas tous) qui dénotent une intervention pas toujours équilibrée. C'est souvent too much avec un manque de régularité général, même si l'on note une vraie fraîcheur bienvenue (on reconnaît maintenant parfaitement les doublures des comédiens) et un gros apport en luminosité (les blancs sont enfin blancs). 

 

Conspuée sur la toile, cette version 4K qui en fait souvent trop (c'est pourtant bien le thème même du film, Cameron dit lui‑même avoir poussé tous les curseurs à fond pour son adaptation du film français La totale) affiche un côté « peinture fraîche » trop visible. Elle n'est pas pour autant à jeter aux orties, loin de là. Le film gagne encore une fois une fraîcheur que la jeune génération appréciera sans doute et certains détails brillent enfin, surtout les lames et autres éléments métalliques (carlingue de l'avion). Les couleurs pètent le feu, littéralement, comme sur la séquence du lance‑flamme. 

 

On reste donc sur beaucoup de pourquoi et de comment sans réponses, avec une image d'une grande clarté mais inégale, des pertes d'information sur certaines portions un peu plates et des choix (opérés par qui, quand…) qui laissent coi. Message aux éditeurs et aux réalisateurs : pourquoi ne pas lister systématiquement les technologies, origines des éléments et dates des nouveaux masters de leurs films au fil du temps à travers un mini générique technique, histoire d'être transparents et davantage compris par tous ? À chaque nouvelle recette, de nouveaux ingrédients.

8.5
10
son

Une très belle bulle sonore enveloppante avec ambiances à gogo, courses‑poursuites monstrueuses, lance‑flamme de la mort, coups de feu secs et divertissants, missiles délirants, beaucoup de vie et d'éléments partout autour de nous. Le nouveau mix Dolby Atmos fait feu de tout bois, et on apprécie. Rien que la scène de bagarre dans les toilettes donne le maximum avec un minium d'éléments. Le tout emballé par une musique épique bien délirante elle aussi. 

 

En VF, la scène surround est plus localisée qu'en VO. Plus de précisions donc à l’arrière en VF mais largement plus d'immersion en VO Dolby Atmos.

5
10
bonus
- La peur n'est pas une option (43')
- Archives : scénario, photos, bande-annonce

Dans ce nouveau module tourné pour cette sortie 4K, James Cameron, le casting et la production reviennent sur un tournage épique et des cascades (l'hélico et la limo notamment) assez folles à mettre en place et pour l'intégrité physique des intervenants. Du petit‑lait pour les fans du film qui fut d'ailleurs commandé par Schwarzy à Cameron. Ce dernier a d'ailleurs dû batailler dur pour imposer Jamie Lee Curtis au comédien, qui la trouvait au départ trop sexy pour une femme au foyer. Un joli saut dans le temps et dans des coulisses un peu folles.

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