par Cédrci Melon
04 juillet 2025 - 13h04

Warfare

année
2025
Réalisateur
InterprètesJoseph Quinn, Kit Connor, Charles Melton , Noah Centineo, Will Poulter, Cosmo Jarvis
plateforme
genre
disponibilité
15/06/2025
notes
critique
8
10
A
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Après son excellent Civil War, Alex Garland signe avec Warfare un film de guerre d’une intensité rare, immersif et profondément anxiogène. D’emblée, avant même que le récit ne commence véritablement, le spectateur apprend que l’histoire s’inspire de faits et de personnages réels. Garland s’est d’ailleurs associé à Ray Mendoza en tant que co‑réalisateur, un ancien Navy Seal qui, à travers ce film, raconte le destin d’un peloton de soldats américains en Irak, pris dans une embuscade brutale.

 

Le choc des images et temps réel

Avant même le premier coup de feu, on suit ce groupe d’hommes dans l’attente d’une exfiltration, chaque minute qui passe faisant monter la pression et le stress. L’un des partis pris les plus radicaux du film est de se dérouler entièrement en temps réel, sans ellipse ni respiration. Ce choix de mise en scène renforce l’immersion, la nervosité et donne à chaque seconde un poids physique.

 

Puis, l’enfer se déchaîne dans la poussière, les hurlements et le sang. Warfare ne relâche jamais son étreinte : il capture avec une précision presque documentaire ce que la guerre a de plus violent. Rien n’est atténué, à l’image de ce soldat hurlant de douleur pendant de longues minutes, dans une séquence presque insoutenable.

 

Plus c'est gros, plus c'est vrai ?

Ce réalisme brutal est porté par une distribution d’une grande justesse : Joseph Quinn (vu dans Stranger Things), Kit Connor (Heartstopper), Charles Melton (May December), Noah Centineo (The Recruit), Will Poulter (Midsommar, The Revenant) et Cosmo Jarvis (Lady Macbeth) incarnent ces soldats avec une intensité sèche, sans surjeu, comme traversés par la violence de leur propre rôle.

 

Ce qui émerge, au‑delà de la brutalité, c’est une représentation puissante de la solidarité entre ces hommes qui, jusqu’au bout, refusent de laisser l’un des leurs derrière. Le film culmine avec une idée scénaristique aussi audacieuse que jubilatoire, trop forte pour être inventée, donc probablement vraie.

 

On en ressort lessivé

Le reproche principal que l’on pourrait adresser à Warfare, c’est son austérité presque radicale. Dépourvu de musique, de voix off ou de toute forme de dramatisation classique, le film laisse certaines scènes insoutenables s’étirer longuement, jusqu’à l’épuisement du spectateur. Le générique final agit alors comme un soulagement. Mais ce dernier se transforme rapidement en émotion pure, lorsque les véritables soldats dont s’inspire le film apparaissent à l’image, aux côtés des acteurs.

 

Warfare est un film sans fioritures, sans emphase, sans compromis. Et malgré la maîtrise impressionnante de la mise en scène et l’engagement des comédiens, il lui manque peut‑être une chaleur humaine ou une dimension narrative plus incarnée pour toucher au chef‑d'œuvre. On en ressort secoué, admiratif… et un peu à distance.

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