Lorsque vous achetez un film en version digitale sur une plateforme, vous n’acquérez pas le produit lui‑même : il s’agit d’une licence d’accès au visionnage, souvent assimilable à une forme de location. Cette licence peut être mise à jour, remplacée par une version différente, voire supprimée si la plateforme auprès de laquelle vous l’avez obtenue perd les droits sur le film. Dès lors, quand une plateforme comme Amazon propose à un consommateur « d’acheter » un titre, l’achète‑t‑il vraiment ?
Avez‑vous déjà été « bait and switch » ?
C’est précisément la question soulevée par un recours collectif (« Class Action ») déposé devant un tribunal fédéral de l’État de Washington à l’encontre d’Amazon. La plainte dénonce une pratique de « bait and switch » (« appâter puis substituer ») selon laquelle la société induirait les consommateurs en erreur en leur faisant croire qu’ils ont acheté un contenu alors qu’ils n’obtiennent qu’une licence de visionnage, révocable à tout moment. Plus précisément, l’accusation reproche à Amazon de présenter de manière trompeuse la nature des transactions de films et de séries lors du processus d’achat.
À l’inverse, les petites lignes figurant sur la page de confirmation des achats numériques d’Amazon indiquent : « You receive a license to the video and you agree to our terms » (« Vous recevez une licence pour la vidéo et vous acceptez nos conditions »).
Une chance pour les supports physiques ?
Le recours invoque des violations des lois relatives à la concurrence déloyale, à la publicité mensongère et aux recours des consommateurs. Il réclame des dommages‑intérêts non précisés, ainsi que des dommages punitifs pour des agissements présumés intentionnellement malveillants.
De plus en plus de spectateurs prennent conscience de ces limites, ce qui se traduit par un regain d’intérêt pour les supports physiques. À suivre.
