Interview
Nic Pizzolatto - True Detective saison 1
De passage à Paris, Nic Pizzolatto, l’auteur de True Detective, la série à sensation de l’année 2014, est en pleine écriture de la saison 2. Il en profite pour se confier sur la série et son expérience inoubliable avec Matthew McConaughey et Woody Harrelson.
pour le moment, cela se passe plutôt pas mal, j’ai déjà écrit les deux premiers épisodes. On va attaquer le casting en juin. Je m’amuse beaucoup.
[qEst‑ce que le succès de la saison 1 est une pression supplémentaire pour vous ? oui, j’écris la saison 2 en pensant à eux pour incarner mes personnages, comme je l’avais fait avec Matthew McConaughey et Woody Harrelson pour la première saison. Mais mes lèvres sont scellées !
[qComment s’est passée votre collaboration avec Matthew McConaughey sur le tournage de la série ? vous savez, je suis totalement inconscient de ce qui marche ou non. Je me tiens loin d’internet. Je ne vis pas à Los Angeles mais dans une petite ville de montagne à 2 heures de route qui n’a pas changé en quinze ans, donc vraiment, je ne sais pas du tout ce qui est tendance ou pas (rires).
[qQuelle place a la religion dans votre écriture ? c’est la Louisiane ! Je pense que beaucoup de personnes ont été captivées par la simple vision réaliste de cet État. On a filmé tous les lieux dans lesquels j’ai grandi dans le Sud de la Louisiane, et que je n’ai quittés qu’à 22 ans. Et ce sont des endroits visuellement surréalistes et hallucinants. Il y a ces incroyables levers et couchers de soleil à cause de la pollution, due aux substances que rejettent les raffineries. J’ai toujours été très sensible à la lumière et à la nature. Le paysage est toujours un personnage à part entière dans tout ce que je crée. La météo a d’autant plus influencé True Detective qu’on ne peut pas la contrôler. Quand on se disait que le temps ne pouvait pas devenir plus mauvais, ça s’empirait encore plus, on était entourés d’alligators et de serpents d’eau, et on a connu des orages torrentiels sur le tournage.
[qLa musique est également très présente. Y pensez‑vous déjà, comme Quentin Tarantino, quand vous écrivez ? instructions de mise en scène, angles de caméra, musique, même si ce n’est pas précisément celle que l’on utilisera au final. C’est important pour moi de donner une idée de la musicalité de la scène et de l’effet que je veux que la mélodie produise. La musique est très importante pour moi, elle m’aide à structurer les épisodes. Après tout, True Detective, avec ses différents épisodes, ses variations, son rythme étrange et son histoire globale est construit comme un morceau de musique.
[qJustement, pour parvenir à cette narration déstructurée, avez‑vous écrit l’histoire par époque ou de manière linéaire ? oui. J’ai eu un énorme problème avec cette séquence (rire). Au départ, je me suis autorisé plusieurs points de vue de narration. Puis, une fois que cette scène avait été conçue avec un troisième point de vue, nous avons décidé que tout le reste de la série serait uniquement issu du point de vue des deux héros. Sauf pour la fin de l’épisode 7 et l’épisode 8 où nous commencions par ce troisième point de vue mystérieux et nous terminions avec lui, c’était symétrique. Mais nous n’avons pas pu le faire. Donc cette première séquence ne vous donne pas un contexte, c’est comme une incantation, un démarrage, et ensuite le contexte des personnages apparaît et la série commence. J’espère ce que je viens de vous dire à du sens (rire).
[qAllez-vous continuer à faire des séries ?
NP : faire cette série, écrire chaque script, être tout le temps présent sur le tournage, avoir le dernier mot sur chacune des décisions artistiques, travailler sur la post‑production, la bande originale, c’est tellement immersif et ça demande tellement d’implication que ça ne me paraît pas pouvoir être durable. Mais ils vont devoir me demander de partir, parce que tant que je serai autorisé à faire de la télé pour HBO, à bénéficier de la liberté créative qu’ils m’ont donnée, je ne claquerai pas la porte, il faudrait être vraiment idiot.

Avez-vous d’autres projets de séries ?
NP : il y a plein de shows que j’aimerais faire. Mais ma série rêvée comporterait certainement deux plateaux de tournage : le premier à l’intérieur d’un bar de quartier, et le second juste à l’extérieur de ce bar, pour mettre en scène ce qui se raconte dans la rue. Les gens viendraient, s’en iraient et parleraient. C’est tout . Cette interview a été réalisée à plusieurs journalistes, dont Cédric Melon (NDLR).
Par Cédric Melon • Publié le 09/06/14
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