Quai d'Orsay

Année : 2013
Réalisateur : Bertrand Tavernier
Casting : Thierry Lhermitte, Raphaël Personnaz, Niels Arestrup, Bruno Raffaelli, Julie Gayet, Thierry Frémont, Anaïs Demoustier
Éditeur : Pathé
BD : BD-50, 113', zone B
Genre : comédie, couleurs
Interdiction : tous publics
Sortie : 12/03/14
Prix ind. : 14,99 €
Mustav
Critique

Test technique
Image :
Son :
Bonus :
Format image
1.85
HD 1 080p (VC-1)
16/9
Bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Français DTS-HD Master Audio 2.0
Audiovision
Sous-titres
Français pour malentendants, anglais
Amazon
11,99 €
Voici un drôle de film : adapté de la BD (le premier tome) éponyme d’Abel Lanzac et de Christophe Blain, Quai d’Orsay marque l’entrée (tardive) de Bertrand Tavernier dans la comédie pure et dure, sorte de réponse, à presque quarante ans de distance, de Que la fête commence dont il reprend la structure éclatée et virevoltante.

Tavernier aime les ruches, les milieux professionnels avec leurs codes, leurs rituels et leurs étranges jargons, peu importe qu’il s’agisse de la police (L.627), d’une école (Ça commence aujourd’hui) ou de l’industrie du cinéma pendant l’Occupation (Laissez‑passer). On l’aura compris, Quai d’Orsay plonge dans un cabinet ministériel, celui du ministre de la Défense du début des années 2000, soit Dominique de Villepin bien sûr, rebaptisé ici Alexandre Taillard de Worms (incarné par un Thierry Lhermitte flamboyant mais au jeu un peu monocorde). Une tornade d’idées et d’énergie qui transmet au film son rythme intense.

À travers les yeux d’Arthur le candide (Raphaël Personnaz, La princesse de Montpensier), un jeune conseiller préposé à l’écriture des discours du Ministre, et de Claude Maupas (Arestrup, contenu et très bon), directeur de cabinet et véritable Gepetto du poète à la crinière cendrée, Tavernier raconte moins une histoire en particulier ‑même si le film invente une crise diplomatique avec un pays imaginaire, le Lousdemistan, et se tend vers le fameux discours prononcé par Villepin à l’ONU en février 2003‑ qu’il ne prend le pouls d’un petit milieu toujours essoufflé, terrorisé à l’idée de ne pas être à l’heure d’un monde qui va décidément trop vite (même sentiment de vitesse que dans L’exercice de l’État de Schoeller, mais traité ici sur le mode de la farce bouffonne) et soumis à une excitation aussi vaine que perpétuelle.

Le canard s’agite dans tous les sens, brasse un vent immense, mais ne possède pas de véritable tête. Le fameux « langage » du film, d’usage strictement stratégique, ne renvoie jamais à aucune idée, il sonne désespérément creux. De ce point de vue, le film de Tavernier sonne terriblement juste : parler pour ne rien dire, faire passer les illuminations idiotes des communicants pour des visions politiques, etc.

On aurait pu s’attendre à ce que Tavernier, l’extrême cinéphile, s’emparant de la chose politique, aille chercher ses modèles du côté de Preminger (Tempête à Washington), de Schaffner (Que le meilleur l’emporte) ou de Ford (Le soleil brille pour tout le monde), plutôt que dans la comédie américaine des années 1930 et 40, et la verve acide d’un Lubitsch. Le film oscille ainsi entre la vitesse d’un Preston Sturges ‑dialogues écrits au cordeau‑, des effets visuels à la Claude Zidi (ces piles de papiers qui s’envolent à chaque irruption du ministre) et une forme modeste, empruntée à la série télé (décidément un modèle contemporain, voir La vie d’Adèle).
Jean-Baptiste Thoret - Publié le 25/02/14

Cinécult' Bertrand Tavernier, l'homme aux deux visages :

Défendre les autres, écrire à leur sujet, s’interroger sur des cinématographies différentes tout en signant des œuvres profondément françaises, tels sont les deux visages de Bertrand Tavernier, cinéaste et critique.

Lire la suite
Bonus
- Commentaire audio de Bertrand Tavernier
- À bord de Quai d'Orsay (91')
- Bande-annonce

De solides compléments au film en compagnie des principaux intéressés. Qu'il s'agisse du commentaire audio de Tavernier (énergique et bourré d'informations de mise en scène) ou du documentaire sur cette adaptation en quatorze sections, la plus‑value est réelle.

On apprend par exemple que le tournage a pu se dérouler au Quai d'Orsay en week‑end. On découvre aussi les commentaires de Bruno Lemaire, lui‑même plume de Dominique de Villepin à cette époque, qui confirme ‑comme d'autres- l'aspect réaliste de la vie secrète du Quai d'Orsay montrée dans le film.
Note bonus : 4/6
Image
Une image simple mais pas simpliste. Quasi huis-clos dans les ors de la République à la lumière un peu irréelle (venant des ouvertures sur l'extérieur), Quai d'Orsay a su garder l'esprit cartoon de la BD tout en fournissant assez de détails (jolis décors, tons chauds, profondeur de champ, ressemblances physiques avec les personnages réels) pour donner vie à ces personnages en perpétuelle agitation. La HD donne du lustre et de la brillance à l'ensemble. Elle permet aussi de parfaitement détourer les personnages et de capter toutes leurs mimiques.
Note image : 5/6
Son
On s'en doute bien, ce n'est pas avec cette bande‑son que notre système 5.1 va être mis à l'épreuve de la foudre. Cela dit, rassurez‑vous, la partie sonore a été soignée aux petits oignons par Tavernier et ses équipes (jolie bande-son volontiers changeante signée Philippe Sarde, rythmant à merveille le film). Mais ce sont surtout les logorrhées du ministre et son lyrisme qui sont soulignés (« Mon stabilo pluche ! »). Tout comme ses déplacements, à base de bruitages encore une fois cartoonesques : « Vloooon », « Tchac tchac tchac ! ». Divin. Le 5.1 est donc justifié et conseillé.
Note son : 4/6



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