par Jean-Baptiste Thoret
22 janvier 2018 - 14h46

Argo

année
2012
Réalisateur
InterprètesBen Affleck, Bryan Cranston, John Goodman, Alan Arkin, Kyle Chandler, Clea DuVall, Zeljko Ivanek
éditeur
genre
notes
critique
7
10
label
A

Téhéran, novembre 1979. Des activistes proches de l’ayatollah Khomeini investissent l’ambassade américaine et prennent en otage la plupart de ses occupants. Dans la panique du moment, six d’entre eux parviennent à s’échapper et à se réfugier au sein de l’ambassade canadienne.

Tiré de l’un des épisodes politiques les plus médiatisés de la fin des années 1970 et d’un roman écrit par un ancien agent des services secrets (The Master of Disguise de Tony Mendez), Argo décrit l’exfiltration pour le moins extravagante de ces six réfugiés par un expert de la CIA, le Mendez en question, interprété par Ben Affleck, également réalisateur du film, son troisième après Gone Baby Gone et The Town.

Son idée de génie : faire passer ses protégés pour une équipe de tournage venue faire des repérages à Téhéran. Pour cette opération top secrète dont il a eu l’idée en regardant la bataille de la Planète des singes, il s’adjoint l’aide et les conseils d’un vieux producteur de Hollywood (Alan Arkin) et d’un spécialiste des maquillages, John Chambers, alias le truculent John Goodman.

Vu de loin, Argo est un film calibré pour plaire au plus grand nombre, ce qui fut le cas à en juger par le nombre de statuettes dorées remportées aux Oscars. Un film plutôt consensuel (les Américains jouent et gagnent, les Iraniens sont aussi pop et joyeux que des croque‑morts après une beuverie), efficace, flanqué d’une mise en scène carrée et tiré d’un sujet formidable, avec une bonne dose d’humeur, de suspense et de patriotisme.

Mais de près, le film est plus malin qu’il n’y paraît puisqu’il utilise la relation (ici contrainte) entre la politique et Hollywood pour brouiller la frontière entre l’industrie du divertissement et l’Histoire : faire une guerre ou monter un spectacle revient, au fond, à la même chose. Après tout, ce n’est jamais que du cinéma fabriqué par de grands enfants.

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Prix : 24,99 €
disponibilité
13/03/2013
image
2.35
HD 1 080p (AVC)
16/9 natif
bande-son
Français Dolby Digital 5.1 (uniquement version cinéma)
Français Audiodescription
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais Audiodescription
Allemand Dolby Digital 5.1
Espagnol Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais et allemand pour sourds et malentendants, espagnol, néerlandais, danois, finnois, norvégien, suédois
8
10
image

Première chose qui saute aux yeux : la jolie reconstitution des Seventies, à la fois dans les décors et les looks. Rien de trop outrancier, juste ce qu'il faut, à commencer par un générique à la mode de l'époque. Les tons ocre dominent et jaunissent l'image tout en laissant passer suffisamment de détails et de piqué pour satisfaire les gloutons de HD. Les images issues du tournage 35 mm et numérique s'harmonisent parfaitement à l'intérieur du traitement d'époque.

8
10
son

Ce n'est pas sur le mixage que l'on fera la différence entre VO et VF. Il est identique sur les deux versions. Et si la VF Dolby Digital (présente sur la version cinéma et absente de la version longue) est à classer dans les meilleures de sa catégorie, la VO DTS-HD Master Audio 5.1 fait la différence sur la scène Surround, beaucoup plus nuancée, chaleureuse et généreuse avec la BO. Sans oublier les graves plus marqués. Grâce à elle, le film s'affirme davantage, avec une localisation précise des petits effets, des bruitages, une meilleure immersion et des dialogues vraiment mieux intégrés. Et des dialogues, le film de Ben Affleck n'en manque pas.

7
10
bonus
- Le film en PIP (infos et anecdotes vidéo en cours de film)
- Commentaires audio de Ben Affleck et de l'écrivain Tony Mendez en VO non sous-titrée
- S'échapper de Téhéran : nous y étions (17')
- Un réalisme absolu (11')
- La CIA et Hollywood font équipe (6')
- S'échapper d'Iran : l'option de Hollywood (46')

Une interactivité qui laisse la part belle au fameux ex-agent des services secrets Tony Mendez qui a dirigé l'opération (un être assez mystérieux, voire fermé) et aux témoignages des otages eux-mêmes (qui, comble de l'ironie, avouent avoir eu le temps de lire tout John Le Carré, le romancier spécialiste de l'espionnage et des conflits politiques, durant leur séjour contraint à l'ambassade canadienne).

On revient également via divers modules sur le travail de Ben Affleck pour coller au plus près de la réalité. On apprend toutefois de la bouche d'un ex-employé de l'ambassade US qu'une fois arrivés à l'aéroport, leur avion a été retardé de plusieurs heures. Un stress ultime qui n'a pas été montré dans le film.

Quant à John Chambers, l'expert en maquillage qui a participé au projet, sachez que c'est à lui que l'on doit les fameuses oreilles de Spock.

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