Californie, 1965. Dans un petit studio d’enregistrement donnant sur Venice Beach, quatre jeunes hommes, James Douglas Morrison (Val Kilmer), Ray Manzareck (Kyle MacLachlan), John Densmore (Kevin Dillon) et Robby Krieger (Frank Whaley), sont à la recherche de l’inspiration rock. Soudain, l’étincelle se change en un embrasement total, le morceau Light my Fire est composé. C’est le début des shows sur des petites scènes jusqu’à la consécration internationale. Les Doors viennent de voir le jour.
Le film d’Oliver Stone part de l’origine des « Portes de la perception » (référence directe à l'écrivain anglais Aldous Huxley) jusqu’à la déchéance de leur chanteur mythique. Il fait aussi accepter la représentation magnifiée, dans l’hyperbole constante, de Jim Morrison. L’enfant sauvage qui répandait son verbe dans le désert, lieu de perdition, wilderness composé d’ocre et de soleil, au‑dessus duquel planait un oiseau de proie. Certaines séquences puisent ainsi dans la poésie shaman et visionnaire de Morrison, et quand ce n’est pas le cas, sa musique libératrice vient prendre le relais, soit pour illustrer des déviances orgiaques, soit pour représenter l’expérience d’une saison en enfer vécue par cette figure borderline typique de l’Amérique agitée des Sixties et du rock contestataire (Jimmy Hendrix, Jefferson Airplane, Janis Joplin).
Quant à Val Kilmer, dont l’interprétation frôle sans cesse l’excès, il semble habité par l’intensité du rôle et la puissance de son personnage. The Doors ? Une rave, un trip, un mirage fulgurant apparu durant l’âge d’or de la révolution contre‑culturelle.