Umberto D.
Année : 1952
Réalisateur : Vittorio De Sica
Casting : Carlo Battisti, Maria Pia Casilio, Lina Gennari, Ileana Simova
Éditeur : Carlotta
BD : BD-25, 89', zone B
Genre : drame, N&B
Interdiction : tous publics
Sortie : 25/08/21
Prix ind. : 19,99 €
Critique
Test technique
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Son :
Bonus :
Format image
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1.37
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HD 1 080p (AVC)
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16/9
Bande-son
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Italien DTS‑HD Master Audio 1.0
Fonctionnaire à la retraite, Umberto (Carlo Battisti) tente de survivre avec sa maigre pension. Menacé d’expulsion par une logeuse acariâtre (Lina Gennari), le vieil homme trouve du réconfort auprès de la jeune domestique (Maria Pia Casilio) de l’immeuble et de son petit chien bien‑aimé Flike.
Remarquablement scénarisé par Cesare Zavattini (fidèle collaborateur à qui l’on doit Les enfants nous regardent…, Sciuscia, Miracle à Milan et bien d’autres), le film préféré de Vittorio De Sica saisit avec une justesse bouleversante la solitude et la misère sociale auxquelles est confronté cet ancien employé de l’État. Relégué en marge de la société, Umberto D. (D. pour Domenico, le titre même prédestine son personnage à l’anonymat) supporte le quotidien comme un combattant fatigué et tragiquement réduit à l’invisibilité. Sous prétexte de rater leur bus, ses anciens collègues ne lui accorderont pas davantage d’attention que les petits‑bourgeois qui gravitent autour de son horrible propriétaire.
De Sica place les derniers reliquats d’humanité du côté de Maria, la jeune femme de chambre surexploitée, et de Flike, petit animal inoffensif qui devient la raison de vivre du survivant chaplinien. Si le lien magnifique entre le maître et son chien donne lieu à des scènes émouvantes et parfois cocasses (celle du repas partagé en toute discrétion à la soupe populaire ou encore l’autre, célèbre, du Panthéon à Rome, où Flike comme dans un numéro de cirque fait la manche), sa fragilité ainsi que la brutalité du monde engendreront un final qui nous laisse le cœur en morceaux. Un sommet du néoréalisme à (re)découvrir d’urgence.
Carole Lépinay - Publié le 26/10/21
Bonus
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Entretien avec Jean A. Gili (29') |
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Seuls au monde (25') |
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Bande-annonce originale |
Un entretien passionnant dans lequel l'historien et critique de cinéma Jean A. Gili revient sur la double carrière d'acteur et réalisateur de Vittorio De Sica. Qu'il s'agisse de mise en scène ou de choix narratifs, le cinéaste demeure une source d'inspiration intarissable pour des pointures comme Martin Scorsese.
Gili évoque notamment la prédilection de De Sica pour les acteurs non‑professionnels (l'interprète d'Umberto D., Carlo Battisti, était un professeur originaire de Florence rencontré dans la rue). Film poignant et sombre, Umberto D. dresse un constat alarmant et désespéré sur la société italienne de l'époque, une vision pessimiste que réprouva violemment le secrétaire d'État (puis ministre) de la Démocratie Chrétienne Giulio Andreotti.
Focus enfin sur la séquence inaugurale du film où le corps collectif que forment les retraités en train de manifester se dissout et apporte la preuve d'une cohésion impossible. Et pour cause, dans l'Italie des vaincus de l'après‑guerre, l'indifférence de la société a éradiqué tout espoir de solidarité : J‑B Thoret propose une analyse riche et pertinente de ce chef‑d'œuvre du néoréalisme, porté par les thèmes de la solitude et la faiblesse, thème récurrent par ailleurs dans la filmographie de De Sica (Sciuscia, Les enfants nous regardent ou encore Le voleur de bicyclette). |
Image
Cette copie nouvellement restaurée en 4K présente un N&B au format d'origine 1.37 assez somptueux. Les contrastes sont superbes, et malgré le petit manque de précision dû à l'âge, la lisibilité est de mise, toujours au service d'une esthétique néoréaliste immédiatement identifiable. Dans son ensemble, le film reste inégal avec des plans parfois flous ou autres défauts, mais l'impression globale reste très positive. |
Son
Pas de superflu, honneur aux voix et juste les voix. L'unique piste DTS‑HD Master Audio 1.0 suffit amplement à notre bonheur. |