Mourir peut attendre

No Time to Die - Collector
Année : 2021
Réalisateur : Cary Joji Fukunaga
Casting : Daniel Craig, Léa Seydoux, Lashana Lynch, Rami Malek, Ana de Armas
Éditeur : MGM
BD : 1 UHD-99 + 1 BD-50, 163', toutes zones
Genre : action, couleurs
Interdiction : tous publics
Sortie : 16/02/22
Prix ind. : 29,99 €
sans Must AV
Critique

Test technique
Image :
Son :
Bonus :
Format image
2.35
UHD 2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10
16/9
Bande-son
Français Dolby Digital Plus 7.1
Anglais Dolby Atmos
Anglais Dolby TrueHD 7.1
Espagnol Dolby Digital Plus 7.1
Tchèque Italien Dolby Digital Plus 7.1
Sous-titres
Français, anglais, espagnol, néerlandais, tchèque, grec
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29,99 €

Pas de faux suspense inutile. Mourir peut attendre est le dernier James Bond avec Daniel Craig, c’est aussi le moins bien écrit, le moins bien réalisé, le moins bien joué et, pire que tout, le moins « bondien » de toute la saga. Après autant d'attente, d'espoirs et de reports au cinéma suite à la pandémie, plus dure est la chute.

 
Depuis qu’il a mis hors d’état de nuire son ennemi juré Ernst Blofeld (Christoph Waltz), James Bond est à la retraite. Mais son passé le rattrape et Felix Leiter (Jeffrey Wright) ne tarde pas à le solliciter pour une mission plus que périlleuse. 
 
2h40 de perdition
Le scénario d’abord. Et dire qu’ils se sont mis à quatre (Phoebe Waller‑Bridge, Neal Purvis, Robert Wade et le réalisateur Cary Joji Fukunaga) pour écrire cet imbroglio kafkaïen, lacrymal, multipliant les entorses aux codes du genre, ou plus exactement aux codes du personnage imaginé par Ian Fleming avec une désacralisation totale du mythe cinématographique, à commencer par un Bond à la retraite qui se voit privé de son matricule 007. Le « méchant », autre figure imposée d’un bon Bond, est si mal écrit qu'on ne comprend ni sa motivation, ni son plan et ni son exécution. Ne parlons même pas de l’intrigue, d’une colossale platitude étirée en longueur et ponctuée de longs tunnels de dialogues creux.
 
Cary Joji Fukunaga et les scènes d'action
La réalisation n’est pas meilleure. Mais où est donc passé le réalisateur éclairé, minutieux et inventif de la première saison de True Detective ? Cary Joji Fukunaga livre des scènes d’action d’une mollesse invraisemblable et vaines. C'est d'ailleurs la grande question du film : que retient‑on à la fin ? Pas une poursuite mémorable, pas un moment jouissif ou cathartique, pas de climax, pas un seul plan inoubliable. Ne parlons même pas du montage, brouillon de bout en bout.
 
Géniale Ana de Armas et magnétique Lashana Lynch
Et les acteurs ? Ils font ce qu'ils peuvent. Daniel Craig parvient à vraiment incarner son personnage l’espace de quelques séquences, notamment grâce aux deux seules raisons de se réjouir du long métrage : la géniale Ana de Armas et la magnétique Lashana Lynch. Elles ont peu de scènes mais emportent tout sur leur passage. On ne peut pas en dire autant des prestations de Léa Seydoux et Rami Maleck, aux prises avec des rôles totalement décousus.
 
Estocade finale au mythe
Puis arrive péniblement le final que certains critiques éclairés par la woke culture qualifient de « meta ». On y voit plutôt l’estocade finale d’une funeste mascarade cinématographique. Il y a même un certain sadisme dans l’intention de la production de renvoyer de manière heureuse au mythe pour mieux tout détruire ensuite. On n’avait pas vu pire manipulation de fans depuis celle orchestrée de main de maître par J.J. Abrams avec Le réveil de la force. La fin a le mérite d’éclairer sur deux choses : la première, c’est d’expliquer la véritable raison pour laquelle Danny Boyle a été renvoyé de la réalisation de No Time To Die ; la seconde, c’est le profil du prochain 007, il apparaît évident après avoir vu ce film. 
 
En attendant, ce serait bien que Q invente un truc pour arrêter la centrifugeuse rotative à propulsion nucléaire qui fait se retourner Ian Fleming dans sa tombe depuis ce No Time to Die

Carina Ramon - Publié le 25/02/22
Bonus
- Anatomie d’une scène : Matera (12')
- Les scènes d’action de Mourir peut attendre (6')
- Bond autour du monde (8')
- Le style Bond (11')
- Être James Bond (exclusivité 4K UHD) (41')
- Blu-Ray du film

Les petits modules principalement orientés cascades et scènes d'action confirment « l'intendance » monstre et l'implication sans faille de toutes les équipes, que ce soit pour les décors (construction d'un ponton et accès par la mer uniquement pour la maison de Bond à la Jamaïque) ou la scène de la rampe à moto à Matera, perturbée le jour du tournage par des vents contraires.

 

Mais le bonus le plus intéressant est sans conteste celui consacré à la saga entière et au parcours de Daniel Craig en tant que Bond. Les producteurs Barbara Broccoli et Michael G. Wilson, ainsi que Daniel Craig, reviennent sur une ère de quinze années qui a commencé sous l'ire des fans, horrifiés de découvrir l'identité de l'acteur ‑blond !‑ qui allait incarner 007. Sept jours d'entraînement par semaine et quelques mois plus tard, le succès du très bon Casino Royale change tout (quel bonheur au passage de revoir quelques extraits culte du film, qui font d'autant plus pâlir ce Mourir peut attendre). Les cinq films sont ainsi revus par les trois compères, sans langue de bois (Quantum of Solace notamment). Craig revient aussi sur le tournage de Spectre avec une jambe cassée pour éviter un report du film de neuf mois à l'époque. Un sacerdoce.

Note bonus : 3/6
Image

Des caméras « à l'ancienne » 35 mm, une équipe technique forcément impeccable qui travaille de concert de longue date, des décors de rêve (la Jamaïque, Cuba, Matera), un master 4K HDR Dolby Vision gorgé de brillance, de couleurs variées et d'une précision de haut vol. Évidemment, tous les curseurs du blockbuster bondien type sont au vert, entre léger grain ciné et précision d'enfer, ambiance solaire en Italie et froideur de la planque du méchant. Que ce soit les noirs en béton ou les yeux bleus de Daniel Craig, on ne peut qu'être qu'éblouis.

 

Mais sous le vernis d'apparat, on décèle aussi une certaine dissonance entre les séquences, la faute à certains effets spéciaux pour le coup très visibles, le changement de réalisateur en cours de route et le tournage haché menu pour cause de pandémie. Résultat : les raccords d'ambiance et lumière ne fonctionnent pas toujours et le film peine au final à trouver son identité propre. Ou du moins une certaine unité. Mourir peut attendre laisse ainsi comme un goût d'inachevé, ou de trop vite emballé. Jamais réellement surprenant visuellement, il n'imprime malheureusement pas la rétine malgré l'apport indéniable du HDR Dolby Vision sur cette édition, parfaitement luxuriant à la Jamaïque, à Cuba ou à Matera.   

Note image : 5/6
Son

On oublie le générique et le morceau‑titre de Billie Eilish très low profile (pas très bondien encore une fois mais tout se tient…), pour se concentrer sur la partition de Hans Zimmer, parfaitement taillée pour l'occasion et propulsée sur les enceintes par tous les canaux possibles. Les amateurs de Dolby Atmos seront aussi ravis d'entendre les scènes d'action (DB15, moto, Cuba, 4x4 dans la forêt, avion/sous‑marin) se développer sur les enceintes ‑et celles hauteur‑ avec une emphase et un impact typiques qui font honneur au format. En comparaison, la VF Dolby Digital Plus 7.1 est beaucoup plus discrète, pas trop le genre de la maison bondienne… 

 

Un gymkhana sonore attendu, balisé et validé même si on manque parfois d'originalité et d'une certaine forme de créativité et de recherche du son inattendu.

Note son : 5/6



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