par Carina Ramon
26 avril 2022 - 10h27

Les éternels

VO
The Eternals
année
2022
Réalisateur
InterprètesGemma Chan, Richard Madden, Angelina Jolie, Salma Hayek, Kumail Nanjiani
éditeur
genre
notes
critique
3
10
A

Vingt‑sixième film de l'univers cinématographique Marvel, troisième de la phase IV, et autant de soupirs, de râles devant des chapelets de scènes vides et de battements de paupières qui se ferment irrésistiblement devant ces longues ‑bien trop longues‑ nouvelles aventures de super‑héros aux origines cosmiques (il a bon dos le ciel) qui ont pour mission d'exterminer les Déviants, monstres ressortis du trou de l'univers suite à l'Émergence liées aux événements qui se sont déroulés dans Avengers : Endgame. Pas très futes‑futes, nos dix comparses (Sersi, Ikaris, Théna, Kingo, Sprite, Druig, Phastos, Ajak, Makkar, Gilgamesh) comprennent enfin, après 7 000 ans de présence sur Terre, le vrai sens de leur existence. Et ça va dépoter… Bah non en fait, même pas. 

 

Que de lourdeur

Certes, exposer un nouvel univers au sein de la galaxie Marvel, de nouveaux personnages, une nouvelle mythologie, est chose complexe. Raison de plus pour la rendre distrayante, fun et décomplexée, sortir des sentiers désormais archi‑balisés du film de super‑héros, casser les codes et proposer une vision qui n'obéit finalement à aucune loi du genre. Ce que ne fait absolument pas Chloé Zhao (pourtant issue du cinéma indé et à l'origine d'un casting très varié où tout le monde est représenté) qui, en bonne élève, déroule les désormais classiques allers‑retours dans le temps, attaques de monstres en règle et personnages bien trop sérieux pour autant de toute‑puissance. Et surtout nous plombe sous des torrents de dialogues philosophico‑écologico‑mythologiques encore plus lourds que l'enclume de Thor. 

 

Et de lenteur

Résultat, entre les errements de Théna (Angelina Jolie) et son trauma très terrien, l'amourette cheesy entre Ikaris et Sersi (Richard Madden, Gemma Chan), son manque de folie que lui offraient pourtant sur un plateau d'argent ses origines cartoon, et son incapacité à couper quand il le faut (acte difficile s'il en est quand on manque à ce point de bonnes scènes), Les éternels porte à merveille son nom. Avec lui, les secondes paraissent effectivement une éternité. Pas notre vie, malheureusement.

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4k
cover
The Eternals
- de 12 ans
Prix : 29,99 €
disponibilité
11/03/2022
image
2.39
UHD 2 160p (HEVC)
HDR10
16/9
bande-son
Français Dolby Digital Plus 7.1
Anglais Dolby Atmos
Anglais Dolby TrueHD 7.1
Anglais Audiodescription
Espagnol DTS 5.1
Allemand Dolby Digital Plus 7.1
Italien Dolby Digital Plus 7.1
sous-titres
Français, anglais pour sourds et malentendants, espagnol, allemand, italien, néerlandais, danois, finnois, norvégien, suédois
7
10
image

Des costumes plutôt réussis et originaux, de vrais décors naturels variés mais pas mémorables non plus, un univers surnaturel à base de cercles d'énergie lumineux graphiquement intéressant, et malgré tout, la sauce ne prend pas. Là encore, les partis pris esthétiques restent sages, bien maîtrisés et bien rendus en 4K, mais déjà presque datés. L'industrie devra absolument se renouveler si elle veut sortir du carcan dans lequel elle s'est elle-même enfermée.

 

Reste que techniquement, à part le manque de lumière qui se fait sentir dans les nombreuses scènes sombres et même extérieures (tournage en hiver ?) et/ou à effets spéciaux, ce 4K HDR10 fait le job avec une brillance particulière apportée aux cercles d'énergie et une netteté digne du tournage numérique.

7
10
son

Ce qui marque le plus, c'est la sourdine appliquée à la plupart des scènes d'action, un manque de dynamique sans doute mis en place dans le but d'éviter la fatigue auditive. Seulement, entre ce lissage technique, la bande-son bof-bof (hormis un titre de Pink Floyd en ouverture, miracle) et des dialogues super ennuyeux, les occasions de ravir nos oreilles restent rares. 

 

Les basses et les infra sont en voyage. Dommages pour les grosses installations. Heureusement, les effets Atmos se font quand même entendre sur les combats avec les bestioles filandreuses. La VF fait quant à elle encore plus petit joueur en Dolby Digital Plus 7.1, sans compter le décalage total des intonations avec les personnages, par exemple dénués des accents qui font justement toute leur spécificité. À titre d'exemple, en VF, on dirait que le Dieu Arishem a été doublé par le Père Fouras !  

5
10
bonus
- Commentaires audio de la réalisatrice et des deux superviseurs des effets spéciaux
- Immortalité : retour aux origines (11')
- C'est la vie (5')
- Bêtisier (2')
- Scènes coupées (6')
- Blu-Ray du film et bonus

De bons commentaires audio où la réalisatrice, accompagnée de Stéphane Cerreti et Mårten Larsson des effets spéciaux, dévoile bien des coulisses : lieux de tournage, prises de vues en équipe réduite à 5 personnes dans Londres, changement de décors, bout de scène tourné ici, autre bout là-bas, simulation d'un tremblement de terre, etc. Et même souci de continuité de la météo, mais on y reviendra dans la partie technique image. 

 

Un autre module revient aux comics de Jack Kirby et sa métaphore anges Vs démons reprise dans le film. Enfin, un bêtisier et un petit module sur un casting aux origines variées, comme dans la vie.

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