par Jean-Baptiste Thoret
13 février 2023 - 15h45

Paranoid Park

année
2007
Réalisateur
InterprètesJack Miller, Gabriel Nevins, Daniel Liu
éditeur
genre
notes
critique
3
10
A

Paranoid Park reprend la ligne d’une trilogie de l’adolescence entamée en 2003 avec Elephant puis Gerry. Ici, pas de massacre collectif longuement planifié mais un meurtre accidentel. Pas de trajectoires rectilignes qui se coupent dans le sang, mais une série de lacets et de courbes que la caméra du chef‑opérateur Christopher Doyle épouse, notamment en Super 8. Pas de violence latente qu’un événement libérateur viendrait dépenser non plus, mais les déambulations cool et vaguement mélancoliques d’un ado de 16 ans qui, suite à la mort d’un agent de sécurité aux abords de Paranoid Park (zone bétonnée pour skateboarders jouxtant la gare de triage de Portland), décide de se taire.

Récit fractionné
Défini par GVS lui‑même comme une version lycéenne de Crime et châtiment (voir la version de Georges Lampin avec Robert Hossein), Paranoid Park rejoue la déconstruction du récit (sauts de puce autour de l’événement fatal entre le passé et le présent) et épouse une forme qui, à moins d’y lire l’éclatement identitaire mais peu crédible du personnage, frôle sans cesse la coquetterie. Avec Elephant, GVS avait su conjuguer à la perfection fait divers (tuerie de Colombine) et forme souveraine (toujours à la limite du monumentalisme, mais justement, à la limite) et une description dégagée de tout moralisme du monde des adolescents d’aujourd’hui.

Trop cotonneux ?
Deux films plus tard, GVS patine et nous prouve combien les mêmes ingrédients ne conduisent pas toujours aux mêmes plats. On peut se laisser à nouveau charmer par le style sensoriel du cinéaste de Portland, ajuster son regard à la petite hauteur du skate et s’installer dans la bulle autiste et cotonneuse dessinée par ses arabesques. Mais à force de glisser à la surface des choses et de coller à ces personnages dramatiquement désengagés (les nouvelles qui parlent de la guerre ne l’intéressent pas, avoue l’ado au milieu du film), à force de ne plus saisir que leur grâce juvénile qui devrait (ou voudrait ?) compenser leur rapport ahuri au monde (voir la façon dont Alex règle son trauma en clin d'œil), on finit par désirer un peu de gravité. De retour au réel. Une pincée de Larry Clark en somme.

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Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
24/04/2008
image
1.33
SD 576i (Mpeg2)
4/3
bande-son
Français Dolby Digital 3.1
Anglais Dolby Digital 3.1
Anglais PCM stéréo
sous-titres
Français
8
10
image
Joli traitement de l’image qui, malgré le format 1.33 et la conjugaison de différents supports, offre une définition accrocheuse, une excellente luminosité et des contrastes relativement fins. Quelques micros défauts dans un ensemble très séduisant.
7
10
son
Deux pistes multicanales peu immersives malgré un bon soutien musical et des ambiances travaillées. La VO PCM stéréo se montre de toute façon plus franche, plus aiguisée et affiche davantage de puissance. C’est cette dernière qu’il faut privilégier.
7
10
bonus
- Making of (26')
- Documentaire intitulé Dans le labyrinthe explorant les arcanes du film (24')
- Interview du réalisateur (13')
- Présentation du film (3')
- Bandes-annonces des films du réalisateur
Le documentaire et l’interview constituent deux excellents compléments du film. Le reste semble plus anecdotique.
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