par Nicolas Bellet
14 mars 2024 - 19h10

Les Trois Mousquetaires : Milady

année
2023
Réalisateur
InterprètesEva Green, Lyna Khoudri, François Civil, Louis Garrel
éditeur
genre
sortie
28/03/2024
notes
critique
7
10
A
Ben King
Ben King
Julien Panie
Julien Panie
Ben King
Ben King
Julien Panie
Julien Panie
Julien Panie
Julien Panie
Julien Panie
Julien Panie
Julien Panie
Julien Panie
Ben+King
Julien+Panie
Ben+King
Julien+Panie
Julien+Panie
Julien+Panie
Julien+Panie

Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan s’achevait sur l’enlèvement de Constance Bonacieux, sous les yeux de D'Artagnan. Alors que le Royaume divisé par les guerres de religion est menacé d’invasion par l’Angleterre, ce dernier, dans une quête effrénée pour sauver sa promise, est contraint de s'allier à la mystérieuse Milady de Winter tandis qu’Athos, Porthos et Aramis ont déjà rejoint le front.

 

Un pour tous, tous pour Millady

Si le premier opus de l’adaptation filmique du roman éponyme d'Alexandre Dumas nous avait laissés sur notre faim, c’est que la suite était prévue de longue date. D’ailleurs, les deux films furent tournés en même temps afin de réaliser des économies d’échelle. Cela se sent un peu, même si le réalisateur Martin Bourboulon, attentif aux critiques sur son premier film, décida d’étalonner différemment l’image afin de l’éclaircir davantage.

Les Trois Mousquetaires : Milady est donc le prolongement sans surprise des Trois Mousquetaires : D'Artagnan, même si son rythme est quelque peu accéléré par rapport à la première partie. Il faut dire qu’il se passe beaucoup de choses dans le film. Peut‑être trop d’ailleurs, au point qu’on s’y perd un peu dans les rebondissements et retournements de situation. Heureusement, Millady (Eva Green) est au centre des mille intrigues et fait parfaitement le lien. Une bonne chose puisque l’atout charme du premier opus (Constance incarnée par Lyna Khoudri) est logiquement beaucoup moins présent à l’écran.

Sans trop spoiler, Milady endosse le rôle en se révélant beaucoup plus nuancée et humaine que dans le premier épisode, qui la voyait tout de même faire un saut arrière d’une falaise sans se casser un ongle… L’intérêt du film, c’est elle. Le charme (vénéneux) du film, c’est elle. Et on se surprend à guetter ses apparitions, bercé par les nombreuses scènes d’action (dont le siège de La Rochelle) et les combats à l’épée, toujours malheureusement filmés en faux plan‑séquence hystérique qu’il faut sans doute regarder l’estomac léger.

 

L’étroit mousquetaire

Car ne nous mentons pas, le film est un pur divertissement qui n’apporte pas grand‑chose d’autre. Mais il le fait bien. Les moyens sont là, les décors, les costumes, le casting sont au rendez‑vous. Il manque juste une once d’âme pour en faire autre chose qu’un simple produit de consommation. On ne s’ennuie pas, mais on n’est pas forcément passionné non plus. La surprise passée du premier épisode ne déteint pas sur le deuxième. Dommage, surtout que notre héros d’Artagnan (François Civil) est cette fois bien fade face à la vénéneuse Milady. On regrettera également que Louis Garrel, alias Louis XIII, truculent dans le premier film, ait beaucoup moins de place dans celui-ci. Il faisait justement partie des surprises de l’opus D’Artagnan.

 

Le problème provient sans doute du projet lui‑même : adapter la saga du prolixe Dumas en deux films seulement, ce qui est peu. Surtout si on considère le premier comme une origine story du fameux mousquetaire gascon. On a le sentiment que ce second film joue le même rôle pour Milady. Forcément, au final, la frustration se ressent d’autant plus. Il nous manque cruellement la fin de l’histoire. Bref, il nous manque un film ! Faudra‑t‑il attendre Vingt ans après, pour l’avoir ?

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Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
17/04/2024
image
2.35
HD 2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10
16/9
bande-son
Français Dolby Atmos
Français Dolby TrueHD 7.1
Français Audiodescription
sous-titres
Français pour sourds et malentendants
7
10
image

Costumes (on pourra parler des partis pris, mais pourquoi pas), décors, châteaux et boiseries qui vont bien, remparts antiques, forêts épaisses à traverser (avec, à n'en pas douter, un plan hommage au Seigneur des anneaux), tout est en place et suffisamment bien filmé pour apprécier le rendu « vieilli » de l'ensemble. Seules les scènes de bataille, à force d'immersion tous azimuts, finissent par lasser. 

 

Plus « débouché » que le premier opus, Milady affiche un HDR Dolby Vision efficace dans les domaines de la précision, des détails et des contrastes, moins côté lumière. Les couleurs ne sont pas non plus les plus dingues de l'année, mais ne boudons pas notre plaisir de pouvoir profiter d'un film ambitieux qui tient plutôt ses promesses de divertissement à l'ancienne et qui ne fait visuellement pas trop neuf.  

8
10
son

Guillaume Roussel, qui officie à nouveau, offre aux aventures des Mousquetaires et de Milady un souffle épique taillé pour les chevauchées, les joutes et autres instants suspendus. Les violons larmoient en groupe par moments, tandis que l'action est plus marquée qu'auparavant sur le plan sonore, pour une sensation de rythme et de temps accéléré. Ce Dolby Atmos donne tout pour ferrailler comme à l'époque. Mission réussie. 

7
10
bonus
- Making of (29')
- Analyse filmique de l'adaptation de l'œuvre de Dumas (29')

Deux suppléments de choix, c'est à saluer. Tout d'abord, un véritable making of sans trop d'interviews face caméra (on en a marre), laissant la place aux scènes brutes de tournage, aux repérages (Saint-Malo a été préférée à La Rochelle pour son aspect et son espace pratiques), aux répétitions des cascades, aux coulisses, aux sourires juste avant les prises. 100 jours de tournage plus ou moins résumés en 29 minutes.  

 

Le copieux entretien avec Julien Wilmart, docteur en histoire et exégète de Dumas, est lui aussi passionnant. Il nous rappelle à quel point Dumas a fait entrer les Mousquetaires du roi dans la légende (ainsi que le cinéma), tout en romançant pour les besoins de son feuilleton imprimé des faits pourtant basés sur une réalité historique (le personnage de Milady notamment). Pour lui, le diptyque de Bourboulon propose une vision plus réaliste de l'Histoire en présentant notamment un Cardinal de Richelieu moins caricatural. Sa relecture cinématographique permet aussi de découvrir une histoire déjà connue de tous, mais sans sensation de déjà-vu.

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