par Carole Lépinay
03 septembre 2012 - 11h43

Young Adult

année
2011
Réalisateur
InterprètesCharlize Theron, Patton Oswalt, Patrick Wilson, Elizabeth Reaser, Collette Wolfe, Jill Eikenberry
éditeur
genre
notes
critique
8
10
A

Mavis Gary (Charlize Theron) a fui sa petite ville étriquée de province pour s’installer à Minneapolis, où elle est devenue auteure de romans pour ados. Lorsqu’elle apprend que son ancien petit ami du lycée se livre désormais aux joies de la paternité, Mavis se met en tête de le reconquérir.

Suffisante et imbue d’elle‑même, la blonde, proche de la quarantaine, reste convaincue de son pouvoir de séduction, mais n’imagine pas qu’à l’autre bout de la « mini pomme », l’eau a coulé sous les ponts. Elle y retrouve un ancien du lycée, autrefois méprisé, Matt (Patton Oswalt), qui devient son compagnon de bar et son confident. Il faut dire que malgré les apparences, l’ancienne reine de beauté et le geek mal dans sa peau se ressemblent beaucoup…

Quoi de plus légitime que de pourchasser une ultime bouffée juvénile, lorsque le temps fait office de bourreau, avec son armada de rides et de regrets ? La rencontre inopinée de la fille jadis populaire et du geek invalide, engoncé dans ses tenues nineties fonctionne, parce que l’incompatibilité qui saute aux yeux, dans un premier temps, dissimule un complexe de Peter Pan partagé en silence, avec ironie, mépris d’autrui et, finalement, de soi‑même.

L’entrée dans l’âge adulte ne s’est visiblement pas faite pour ces deux électrons libres, accros aux vestiges de leur adolescence révolue : vieux sweat‑shirts, cassette audio, figurines de super‑héros et longues soirées de beuveries à tenter de refaire un monde… Heureusement, le snobisme citadin de la protagoniste apporte un peu d’humour à ce conte cruel, qui ne parle ni de grandir, ni de « passage », mais évoque un interstice figé, celui de l’entre‑deux âges, à la merci de la nostalgie, dès lors qu’on a raté son insertion dans le moule conformiste des adultes bien rangés.

Après Juno (qui confrontait une adolescente de 16 ans à l’âge adulte par le biais d’une grossesse précoce), le binôme Jason Reitman (réalisation)/Diablo Cody (scénario) remet ça, en révélant que certains « grands » ne sont pas faits pour le temps qui passe.

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Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
22/08/2012
image
1.85
SD 576i (Mpeg2)
16/9 compatible 4/3
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Anglais Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais, néerlandais
7
10
image
Séance revival oblige, on plonge en plein océan de teintes automnales et froides, fort heureusement relevées par des contrastes marqués et une tenue de l'image qui ne faiblit jamais. Un parti pris évidemment en adéquation avec le propos du film. Difficile du faire de rose sucré ou du multicolore quand le passé revient nous hanter.
5
10
son
Voici une bande-son qui s'assume telle qu'elle est : calme, dépouillée et naturelle. Pas de défaut à l'horizon, mais pas de quoi marquer nos tympans non plus. Juste ce qu'il faut.
7
10
bonus
- Commentaires audio du réalisateur Jason Reitman, du directeur de la photo Eric Steelberg et du premier assistant réalisateur, producteur associé Jason A. Blumenfeld (94')
- L'horrible vérité : analyse d'une scène (6')
- Scènes inédites (2')
Des commentaires audio riches en anecdotes, à travers lesquels l'équipe artistique passe en revue chaque détail logistique et esthétique du film. L'analyse d'une scène (Mavis et Matt discutant dans un bar) révèle l'extrême complémentarité qui les lie. Les brèves scènes inédites en disent quant à elles long sur les personnages.
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