Tu seras un homme
Léo (Aurélio Cohen), 10 ans, préfère les livres aux jeux d’enfants. Un accident survenu alors qu’il était plus jeune a poussé ses parents à le couver plus que de raison. Un jour, Théo (Jules Sagot), la vingtaine insouciante, déboule en tant que baby‑sitter, et c’est ce petit cocon familial asphyxiant qui ne tarde pas à imploser.
Spécialiste des chroniques intergénérationnelles, Benoît Cohen (Nos enfants chéris, Qui m’aime me suive) revient à la charge avec le déploiement d’un récit initiatique à double facette. Léo, enfant unique fragilisé à cause de la vision surprotectrice de ses parents, pourrait presque se passer d’une nounou : il sait se faire à manger, porte seul son cartable à la sortie des classes et sa chambre est toujours impeccable. Il lui manquait simplement cette étincelle juvénile propre à l’enfance que Théo lui transmettra, en dépit de la décennie qui les sépare.
« Toi, tu n’es pas un enfant », lui rétorque Léo, avant que cet écart ne se résorbe, au profit d’une découverte mutuelle et d’une certaine passation des responsabilités. Qui de Léo ou Théo est finalement le plus mûr ? Peu importe du moment qu’une dernière escapade complice au bord de la mer scelle définitivement leur pacte d’apprentissage réciproque. L’un comme l’autre en sortiront grandis. En somme, couper le lien filial pour le renouer de plus belle.