Nous continuons notre tour d'horizon de la gamme TV 2015 de Sony avec le modèle KD‑55X8505C. Contrairement au 65X90C testé il y a quelques mois, ce spécimen affiche un design plus classique. Toutefois, au prix indicatif de 1 599 €, il dispose d'atouts indéniables pour s'imposer comme l'un des meilleurs rapports qualité‑prix de l'année ! Outre une dalle
LCD Ultra HD, on remarque le nouveau processeur vidéo X1 et la fonction Smart TV Android 5.1 Lollipop et toutes les possibilités associées. Et malgré un prix plus accessible que celui du X90C, ce téléviseur s'annonce plus contrasté avec une dalle VA en lieu et place d'une
IPS. Alors, qu'en est‑il en usage quotidien ? Ce téléviseur tient‑il ses promesses ? La réponse dans ce banc d'essai, réalisé après plusieurs semaines d'évaluations...
Avant toute chose, nous entamons notre test avec le traditionnel tour du propriétaire du TV pour constater une qualité de fabrication digne des meilleures références, avec un parfait assemblage des pièces une belle finition, malgré l'emploi de PVC pour la grande majorité des matériaux. Bien évidemment, ce Sony KD‑55X8505C s'avère plus épais que le Sony KD‑65X9005C imbattable dans ce domaine avec son design ultraslim, même si le haut de la dalle est tout de même très fin, avec à peine 3,9 centimètres. Au contraire de la partie basse du téléviseur qui intègre le système audio, l'électronique et la connectique, donc plus épaisse. Les flancs en aluminium brossé apportent une touche d'élégance à ce téléviseur assez sobre, tout de noir vêtu. À noter, ce bel écran de 140 cm de diagonale propose une vitre fumée de belle facture, appliquée sur toute la surface de l'écran. En revanche, celle‑ci a les défauts de ses qualités, elle est semi‑brillante et son traitement antireflet d'une efficacité assez moyenne.
Vous l'aurez déjà compris, comme presque la moitié des références TV 2015 du constructeur nippon, la dalle du Sony KD‑55X8505C affiche donc une résolution de 3 840 x 2 160 pixels, soit d'obédience Ultra HD. Elle est dotée d'une fréquence de rafraîchissement 100 Hz/120 Hz native associée à une compensation de mouvement MotionFlow XR800. Dalle VA, plus affichage 100 Hz, là aussi, vous l'aurez compris, ce modèle est doté d'un affichage 3D actif. Par contre, aucune paire de lunettes 3D n'est fournie dans le carton, ce qui peut sembler un peu mesquin de la part de la marque d'autant plus qu'on ne trouve pas non plus de lunettes SimulView (pour jouer à un jeu vidéo à deux sur le même écran), juste deux télécommandes, une classique avec un bouton d'accès rapide à Netflix, et la zappette One Touch. Cette dernière est dotée d'un pavé tactile et est plus spécifiquement dédiée aux utilisations simplifiées du TV, sans oublier l'appairage
NFC par simple rapprochement de la télécommande et du périphérique idoine.
Tout comme le 65X9005C, ce téléviseur embarque une optimisation du contraste via Frame Dimming (le système de rétroéclairage est d'obédience
LED Edge) et le procédé TriLuminos
RVB. Sur ce dernier point, la problématique reste identique à nos tests TV Sony réalisés l'an dernier, son apport n'est vraiment intéressant qu'avec des contenus encodés en gamut étendu, comme les fameux Blu‑Ray au label « Redécouvrez la couleur » édités par Sony Picture (anciennement appelés Mastered in 4K). Pas de Local Dimming, ni de
HDR, encore moins de Extended Dynamic Range, des technologies que l'on trouve sur les modèles plus huppés du géant japonais, comme le X93C ou le fer de lance 75X94C.
Du côté de l'
Upscaling et du traitement vidéo, on note le nouveau processeur X1 déjà signalé en introduction, annoncé plus puissant qu'en 2014 sur la mise à l'échelle UHD, et le processeur vidéo X‑Reality Pro 4K à qui l'on doit le traitement vidéo Reality Creation qui a fait ses preuves depuis plusieurs années sur les TV et vidéoprojecteurs de la marque.
En dehors de l'interface Android et de ce nouveau processeur, nous sommes en terrain connu en termes d'équipement avec la présence de quatre connecteurs
HDMI 2.0 certifiés
HDCP 2.2 et la compatibilité
HEVC, utile pour la section multimédia et, surtout, pour recevoir les futures chaînes Ultra HD annoncées sur la fibre, le satellite ou via
OTT (directement via Internet).
Par contre, les réglages Image ont considérablement évolué avec la possibilité d'opter pour un espace colorimétrique BT.709, DCI ou encore BT.2020, celui proposé par les futurs Ultra HD Blu‑Ray prévus pour le printemps 2016. Attention tout de même, pour avoir vérifié, même si le réglage BT.2020 est présent, la dalle n'est pas en mesure de le couvrir intégralement. Elle affiche environ 95% de l'espace cinéma DCI, comme c'était le cas déjà l'an dernier. Autre nouveauté, la possibilité de régler la température de couleur par pas de 10, au lieu de 2 sur les anciens TV Sony, et un nouveau mode MotionFlow Expert paramétrable, pour régler la fluidité et la précision dans les mouvements, à son goût. Enfin, désormais, un mode Image Cinema Pro, excellemment calibré par défaut et nouveau lui aussi, est présent. S'il ne permet pas de se passer d'un calibrage sérieux opéré par un professionnel du secteur (trop complexe à gérer pour la plupart des utilisateurs), il est d'emblée plus précis qu'un calibrage réalisé par n'importe quelle sonde du commerce vendue quelques centaines d'euros avec un Delta E moyen inférieur à 2 ! Bref, des nouveautés vraiment appréciables !
Du côté de la section audio, le Sony KD‑55X8505C se hisse au‑dessus du
Sony KD‑65X9005C récemment testé (cliquez sur la référence pour découvrir le test de la rédaction d'AVCesar.com), mais il est évident que la qualité sonore est encore loin des modèles phares comme le X93C, doté d'un système audio avec des haut‑parleurs intégrés sur les côtés de l'écran, qui n'ont pas à rougir face à de vraies enceintes ! Non, le X85C se contente de deux petits haut‑parleurs accordés en
bass‑reflex, placés sous le châssis et alimentés par un amplificateur Class D S‑Master Digital Amplifier de 2 x 10 W RMS. Cela dit, même si les graves sont clairement en retrait, la qualité d'écoute est tout de même appréciable avec des aigus précis et surtout, des médiums de bonne qualité pour des dialogues parfaitement intelligibles. Il suffit d'ajouter un caisson de grave (soit par connexion filaire, soit sans‑fil avec le caisson de grave Sony SWF‑BR100, vendu 299 €) pour profiter d'une qualité d'écoute tout à fait appréciable, meilleure que certaines barres sonores entrée de gamme. En effet, le Sony KD‑55X8505C propose une sortie casque mini‑Jack 3,5 mm assignable en sortie Sub ou sortie stéréo.
Du côté de la connectique, c'est plutôt complet. Nous avons déjà évoqué la présence de la sortie audio stéréo/caisson/casque et des quatre entrées
HDMI 2.0 compatibles
2 160p/60,
HDCP 2.2,
CEC,
ARC, 3D
1 080p,
MHL 3.0,
Deep Color et
xvYCC. Ajoutons à cela une entrée stéréo
RCA associée à une entrée
Composite, une
YUV et une
Péritel, une sortie
optique, un port
Ethernet, un
port CI+, trois ports
USB (dont un USB 3.0 et un USB Rec), plus un double tuner
DVB‑T2/
DVB‑S2/
DVB‑C autorisant l'enregistrement d'une chaîne différente de celle regardée (les fonctions USB Rec et
Time Shifting seront rajoutées lors du prochain
Firmware).
Abordons maintenant cette fameuse interface Android TV, pas encore totalement finalisée au moment de notre banc d'essai il faut bien l'avouer, proposée en lieu et place des fonctions Smart TV des autres marques (exceptée Philips, on le répète, dont les écrans sont également équipés d'Android TV). Malgré quelques bugs importants et quelques ralentissements, comparée à l'offre en la matière des autres téléviseurs du marché (entendez par‑là les modèles non Android TV), le bond en avant est vraiment impressionnant ! Cette interface utilisateur, très proche de l'expérience proposée sur smartphone ou tablette Android, offre des possibilités énormes et variées à travers moult applications et services. Mais le plus intéressant, c'est certain, concerne ce qui n'existe pas encore. À l'instar de ce qui s'est passé sur les périphériques mobiles, la bibliothèque d'applications va rapidement et grandement s'enrichir pour donner accès à des usages dont nous ne soupçonnons même pas, à l'heure d'écrire ces lignes, l'existence. En effet, la fonctionnalité Android TV dépasse tout ce que l'on connaît aujourd'hui des Smart TV avec un véritable ordinateur/smartphone/tablette intégré au sein du téléviseur. En attendant, de nombreuses applis très intéressantes sont d'ores et déjà disponibles comme des jeux largement plus évolués qu'auparavant, divers systèmes « juke‑box » pour la gestion des jaquettes des contenus multimédias accessibles via
DLNA, plusieurs lecteurs multimédias comme VLC, Plex ou Kodi, plusieurs
EPG complets, l'accès aux réseaux sociaux, au Google Play Store (plusieurs centaines d'applications en tout genre)… Bref, les possibilités sont immenses !
Du coup, la gestion multimédia fait un bond en avant assez conséquent. En plus de la compatibilité multimédia du téléviseur proprement dite, chaque logiciel installé dispose de sa propre prise en charge. Ainsi, Kodi (
cf. photo ci‑dessous) permet la lecture de tous les formats existant, comme les
MKV,
BDMV,
DSD,
Flac,
M2TS… Sans oublier l'affichage des jaquettes des fichiers vidéo, ou l'installation de « skins » superbes (habillage de l'interface en fond d'écran). Le seul souci, c'est pour l'audio : le signal est renvoyé systématiquement en
LPCM stéréo via ARC, que la piste soit DTS,
DTS‑HD ou
Dolby TrueHD ou même
DSD. Cependant, en utilisant le lecteur multimédia (le port USB) par défaut du TV (hors application via Android TV), le
DTS et
Dolby Digital sont bien véhiculés en
bitstream soit jusqu'en
5.1.
L'environnement de cette interface, totalement nouveau, est moderne, dynamique et plus intuitif. Jugez plutôt, l'écran Android TV met en avant des propositions de programmes télé ou
VOD en rapport avec vos goûts, l'accès à Netflix bien sûr, plus les dernières applications ou jeux utilisés… Et ce n'est que le début, Android TV est amené à s'étoffer et sa stabilité à s'améliorer avec le temps. Mention spéciale pour les joueurs, on peut même connecter une manette de jeux Android et, Sony oblige, la manette des consoles Playstation 3 ou PS4 sont reconnues. Bref, même sans
Blu‑Ray ou
DVD à regarder, il y a là de quoi se divertir ! Enfin, on trouve bien sûr un navigateur internet, Opéra pour ne pas le nommer.