On ressent tout de suite une grande expertise au niveau de la gestion colorimétrique. Que ce soit l'espace couleur ou la balance des blancs, tout est d'une justesse rarement observée sur un téléviseur ! En sortie de carton, quel que soit le mode utilisé dédié au cinéma (THX, Vrai Cinema ou Professionnel) la température de couleur est relevée à 6 650 K, soit quasi‑parfaite, très proche de la colorimétrie utilisée au cinéma (6 500 K) et un Delta E inférieur à 1 pour l'ensemble des mesures colorimétrique (échelle de gris et espace colorimétrique). En mode HDR, toujours en sortie de carton, le Delta E mesuré s'établit aux alentours de 2,5, soit très bon également. En revanche, la balance des blancs est plus discutable. Mais dans l'ensemble, et pour dire vrai, à part ajuster le rétroéclairage et procéder à quelques réglages d'optimisation vidéo, un calibrage n'est pas vraiment nécessaire à moins d'être à la recherche de la perfection.
Si c'est votre cas, aucun souci, pour les plus exigeants, ce téléviseur propose tous les paramétrages nécessaires pour un calibrage très fin, avec possibilité de régler les couleurs primaires et secondaires, la balance des blancs sur 10 points, ou même éditer le gamma. Plus intéressant, il est également possible d'opter pour différents gamuts comme le DCI, Rec.2020,
EBU, Rec.709 ou Rec.609, ou encore de sélectionner un gamma standard ou ST.2084 (OTF) utilisé par les vidéos HDR.
Une chose est certaine, les calibrages Rec.709 et DCI‑P3 (ce dernier gamut utilisé lors de la réception d'un signal HDR) du Panasonic TX‑58DX900 ne nous auront pas pris beaucoup de temps ! Après avoir appliqué quelques réglages rapides, nous avons pu constater une colorimétrie particulièrement riche avec des tonalités de rouge ou de bleu très intenses tout en restant parfaitement naturelle. Le téléviseur est capable de couvrir 93% du gamut DCI ce qui est évidemment important pour exploiter la colorimétrie des contenus Ultra HD, mais on trouve également un mode qui remastérise les couleurs en Rec.2020. Ce mode particulièrement efficace permet de convertir un contenu Rec.709 ou 601 en Wide Gamut sans saturer les couleurs. Si la couverture du DCI n'est pas totale, la justesse colorimétrique est tout de même bien là, ce gamut est également très juste en sortie de carton. Par contre, comme tous les diffuseurs actuels, le Panasonic TX‑58DX900 est encore loin de pouvoir couvrir le Rec.2020 qu'il affiche seulement à 73%.
D'autre part, le Panasonic TX‑58DX900 affiche un contraste perçu très puissant ! Probablement le téléviseur
LED le plus contrasté à être passé dans notre laboratoire. Même si le contraste Ansi n'a été mesuré « qu'à » 6 000:1, ce qui est tout de même un taux déjà très élevé avec des noirs à 0,02 cd/m², lorsqu'on active le
Local Dimming le contraste perçu est alors très, (mais alors très !) impressionnant avec un noir abyssal ! Visuellement, ce n'est pas un TV
Oled, mais ça s'en rapproche furieusement, avec en plus une luminosité bien plus puissante. Visiblement, les 512 zones Local Dimming font leur travail à la perfection et la nouvelle structure en nid d'abeille est efficace. Même avec des films comme
Interstellar, les scènes avec vue sur l'espace affichent un noir profond et un contraste saisissant.
Lorsque nous avons découvert les premières images HDR sur cet écran, toute la rédaction est restée pantoise devant une image d'une telle dynamique avec un résultat largement supérieur à celui de tous les téléviseurs que nous avons pu tester en HDR (pour le moment). Avec une mire HDR, nous avons mesuré le pic lumineux à plus de 1 200 nits, ce qui est particulièrement puissant, trop même, puisque le HDR10 est basé sur un pic lumineux à 1 000 nits. Inutile de préciser qu'en dehors des vidéos HDR, il est totalement déconseillé de monter le rétroéclairage à fond, c'est beaucoup trop lumineux.
Mais avec les démos HDR, c'est d'une beauté à couper le souffle ! Le plus impressionnant, c'est que le Panasonic TX‑58DX900 arrive à conserver un noir profond sur la grande majorité des scènes en HDR. Le contraste perçu est alors énorme ! L'extrait UHD HDR de [abc]Mad Max[/abc] fourni par Panasonic est particulièrement intéressant ! Les flammes qui sortent des pots d'échappement sont ultra‑lumineuses, plus réalistes, le soleil éblouit et nous fait presque plisser les yeux. Les reflets sur les chromes des véhicules, les explosions, tout gagne en réalisme et en dynamique. Magnifique ! Par contre, il est évident que l'Oled propose des scènes sombres bien plus contrastées et lisibles en mode HDR. Malgré son contraste puissant et son Local Dimming très efficace, les noirs deviennent un peu gris autour des objets les plus lumineux sur fond noir. Cela dit, cette puissante luminosité occulte un peu le noir qui reste toutefois très correct visuellement.
D'un point de vue réglage, avec les vidéos HDR que nous avons regardées via
USB, le mode Image bascule automatiquement en mode HDR, donc aucun réglage important n'est à faire en particulier, il suffit de choisir le mode de son choix et ajuster les réglages pour avoir une image à son goût. À savoir, en mode HDR, il est possible de régler le niveau de rétroéclairage ce qui n'est pas le cas des autres TV passés entre nos mains jusqu'à présent. À savoir, cette impossibilité sur ces TV dégrade largement la qualité de l'image en présence par exemple d'un spécimen LED
Edge ou d'une vidéo HDR mal maîtrisée. Par contre, pour lire les Ultra HD Blu‑Ray HDR, il ne faudra pas oublier d'activer le mode HDR via
HDMI ce qui permet de gérer le gamma ST.2084 (OTF) utilisé en HDR, le gamut Rec.2020 (en fait le mode DCI‑P3). Ne pas oublier également d'utiliser une plage dynamique étendue en sélectionnant RGB Étendu, 0‑255 au lieu du traditionnel 16‑235, RGB limité. En effet, en enclenchant la gamme étendue, les scènes sombres sont bien plus nuancées et lisibles, c'est à notre sens l'un des principaux avantages du HDR dont le but n'est pas uniquement de proposer des pics lumineux très élevés, mais de proposer une lisibilité inédite des noirs avec une richesse de textures et de détails jusqu'alors invisible. Croyez‑nous cela change tout lors du visionnage, cette qualité des noirs prend d'ailleurs le pas sur le pic lumineux qui brûle bon nombre de détails de l'image.
Au final, avec les améliorations de gradation due à l'encodage 10 bits par couleur, des couleurs plus riches grâce au gamut étendu, une meilleure lisibilité dans les scènes sombres, une luminosité plus puissante, un contraste énorme, et évidemment une définition UHD qui apporte plus de profondeur de champ, de détails, le bond en qualité est vraiment stupéfiant. Quel spectacle !
D'autre part, la compensation de mouvement offre un gain en fluidité patent, voire même trop fluide, avec un rendu « caméscope », ce qui n'est pas apprécié par tout le monde. Toutefois, le rendu est fluide et sans saccades, sans artefacts, que ce soit avec les contenus en 24p, 50p ou 60 images par seconde. De son côté, le traitement vidéo fait un travail formidable avec des algorithmes comme Remasterisation
Mpeg, Plage de Dynamique ou Resolution qui permettent de corriger les artefacts de compression Mpeg, apporter un gain au niveau des détails, ou apporter plus de dynamique avec des vidéos encodées sur une plage dynamique standard. Que ce soit avec les contenus
HD ou
SD les résultats sont très convaincants. Les réducteurs de bruit peuvent également corriger un peu plus les artefacts de compression ou le fourmillement, mais font perdre un peu le piqué et donnent une image très lisse.
Pour être complet sur le traitement vidéo, il faut néanmoins souligner que le Panasonic TX‑58DX900 éprouve des difficultés avec les contenus de faible qualité, fortement compressés en provenance du net par exemple. Sur ce point, les modèles Sony font largement mieux.
Au final, ce téléviseur est très performant sur de nombreux secteurs tels que le contraste, la colorimétrie (quel que soit le gamut), la profondeur des noirs, le pic lumineux, le traitement vidéo, le rendu avec les contenus HDR, ou Ultra HD plus généralement, absolument magnifique, et une homogénéité parfaite (pas de Banding, Clouding, Blooming, ou autres « ing »). Les seuls points perfectibles concernent la directivité de ce téléviseur verticale et surtout horizontale qui est bien en dessous de la moyenne et la compensation de mouvement qui ne plaira pas à tout le monde. On peut également regretter l'absence de compatibilité
DTS, très étonnante en 2016, qui réduit considérablement l'intérêt de la lecture multimédia. Les plus exigeants regretteront aussi l'absence de certification Dolby Vision, une technologie HDR très prometteuse qui utilise des métadonnées dynamiques et non statiques comme le HDR10.
Vous l'aurez compris, le bilan reste extrêmement positif. Ce téléviseur d'exception nous a délivré des images d'une beauté exceptionnelle avec un contraste encore jamais vu sur un TV LED. Devant un tel spectacle, nous sommes d'autant plus impatients de découvrir les premiers Ultra HD Blu‑Ray dont le spectacle sur le Panasonic TX‑58DX900 devrait être magnifié. Bref, nous sommes en présence d'un téléviseur résolument haut de gamme et très abouti. Sans aucun doute le meilleur TV LED jamais proposé, et d'assez loin il faut bien le reconnaître. À tel point que, d'un coup d'un seul, Panasonic devient la nouvelle référence qualité en matière de téléviseurs. Une bien belle façon de reprendre la parole et l'offensive après quelques années, il faut l'avouer, délicates pour le constructeur nippon suite à l'arrêt du plasma. Il s'agit désormais pour les concurrents de remettre leur ouvrage sur l'établi afin de prouver que, eux aussi, sont capables du meilleur avec leur modèle haut de gamme cuvée 2016.
Comme quoi, la technologie LCD est surprenante de vitalité et nous prouve une fois de plus son incroyable capacité d'évolution. Reste à voir si ce niveau de qualité d'image deviendra la norme et surtout, ensuite, si les marques seront capables de la proposer à un prix concurrentiel. Face à l'Oled notamment dont le tarif est appelé, de manière certaine, à se démocratiser dans les années à venir. Nous devrions avoir un début de réponse à la rentrée prochaine lors du salon IFA de Berlin avec des propositions concurrentes annoncées (spécifiquement chez Sony) qui pourraient nous réserver également quelques surprises ! En attendant, une conclusion s'impose, « Welcome back » Panasonic !
MAJ : après avoir échangé avec Panasonic France cet après‑midi, il apparaît que le Panasonic TX‑58DX900 gère bien le VP9, ce que nous n'avions pas pu vérifier lors du test pour des raisons logistiques. Le test a été complété dans ce sens. En revanche, pour la 3D et pour répondre à vos questions, elle n'est toujours pas fonctionnelle malgré une mise à jour Firmware ce week‑end.