par Gwendal Lars
le 04 février 2020

Amazon Echo Studio

A
note
7.3
10
label
prix
199 €
les plus
  • Puissance généreuse
  • Ampleur du grave
  • Compatibilité Dolby Atmos
  • Gestion des flux Hi‑Res Audio
  • Nombreuses possibilités de configuration
  • Hub Zigbee intégré
  • Belle qualité de fabrication
  • Prix
les moins
  • Compte Amazon indispensable
  • Pas de port Ethernet
  • Forte latence lors des interactions entre l’application et les enceintes (réglage de volume, notamment)
présentation

Un prix ultra‑serré, un design élégant, des qualités indéniables, voilà qui devrait faire le succès de l’Echo Studio, dernière née des enceintes Alexa mutiroom d’Amazon. Certains lui trouveront des petites allures d’HomePod, célèbre enceinte de la marque à la pomme. Pourtant, outre leur positionnement tarifaire, ces deux équipements ont assez peu de choses en commun. Déjà, leur assistant vocal les différentie. Bien évidemment, pour son Echo Studio, Amazon a opté pour Alexa. Elle s’intègre donc à cet écosystème et à lui seul. Elle est capable d’en exploiter au mieux toutes les possibilités, et elles sont vastes. Par exemple, outre la possibilité de coupler deux Echo Studio pour disposer d’une vraie restitution stéréophonique, c’est le premier dispositif d’enceinte intelligente que nous testons capable de répondre aux exigences d’une véritable restitution en Dolby Atmos. Une spécificité qui est liée à la structure même des Echo Studio.

 

 

5 haut-parleurs et compatibilité Dolby Atmos

L’architecture interne des Echo Studio est, en effet, assez innovante. Elle s’articule autour de cinq haut‑parleurs. La restitution du grave est confiée à un boomer à fort débattement d’un diamètre de 133 millimètres. Les basses qu’il génère sont diffusées par deux larges évents situés à la base de l’enceinte. Trois haut‑parleurs large bande de 51 mm prennent en charge la restitution des médiums. Les deux premiers sont logés à droite et à gauche de la « façade ». En effet, bien que l’Echo Studio soit cylindrique, la découpe des évents et les commandes permettent de repérer cette « façade ». Cette disposition assure donc une restitution stéréophonique même lors de l’utilisation d’une unique enceinte. Lors de nos tests, nous avons pu constater que, dans ce cas, le mieux est de loger l’Echo Studio en coin de pièce. Ainsi la réflexion sur les murs élargit très nettement son espace stéréophonique. Le troisième haut‑parleur large bande est, pour sa part, logé au sommet de l’enceinte. C’est là toute l’astuce. Non seulement il offre à l’Echo Studio un rayonnement acoustique à 360° mais, par réflexion sur le plafond de la pièce, il donne accès à la restitution en Dolby Atmos. Enfin, un tweeter frontal vient assister les haut‑parleurs large bande dans la restitution de l’extrême aigu. Un jeu d’amplificateurs numériques travaillant en Class D vient alimenter ces haut‑parleurs. Au total, ils cumulent une puissance de 330 watts.

 

 

Connectique de l'Echo Studio

Côté connectique, l’Echo Studio reste assez limitée. Il est clair qu’elle est conçue pour travailler en mode connecté via sa liaison Wi‑Fi. Une liaison Bluetooth est tout de même disponible pour qu’elle puisse accéder directement aux contenus d’un smartphone, par exemple. De même, une prise mini‑Jack 3,5 mm fait à la fois office d’entrée auxiliaire analogique et d’entrée optique. Enfin, plus original, une liaison Zigbee est également présente pour pouvoir piloter des objets connectés, comme ampoules, prises, serrures, etc. depuis l’Echo Studio.

 

 

Ergonomie de l'Echo Studio

Le jeu de commandes est lui aussi assez réduit. Sur la face supérieure de l’enceinte, deux poussoirs proposent d’accroître ou de réduire le niveau d’écoute. Un autre offre la possibilité d’inhiber le microphone tandis qu’un dernier poussoir, baptisé Action, active l’assistant vocal sans avoir à prononcer le mot‑clé « Alexa ». Ce « tableau de commande » se résume donc à quatre poussoirs. On ne peut guère souhaiter plus simple. À ce sujet, nous nous sommes interrogés sur la sélection de l’entrée analogique ou numérique optique, aucun sélecteur de source n’étant présent. En fait, elles sont automatiquement activées lorsque l’assistant vocal n’est pas en cours d’utilisation et qu’aucune musique provenant du réseau n’est diffusée. En revanche, dès qu’un programme musical est demandé par l’intermédiaire d’Alexa, il prend automatiquement la main.

 

spécifications
  • référence Amazon Echo Studio
  • amplification Class D
  • puissance totale 330 W
  • haut-parleurs tweeter 25 mm, 3 médiums 51 mm, 1 boomer 133 mm
  • connectivité Wi-Fi ac, Zigbee, Bluetooth 4.2
  • compatibilité audio Flac, MP3, AAC, Opus, Vorbis, Dolby Digital/Digital Plus, Dolby Atmos, Sony 360 Reality Audio/Mpeg-H
  • compatibilité Hi-Res Audio oui, gestion des fichiers jusqu'en 192 kHz/24 bits
  • compatibilité Fire TV Amazon Music, Apple Music, Deezer, Spotify, TuneIn, etc.
  • connectique entrée analogique/optique sur mini-Jack 3,5 mm
  • dimensions 206 x 175 x 175 mm
  • poids 3,5 kg
concurrence

Bose a présenté son Home Speaker 500 (449 €). Pour son assistant vocal, la marque a également opté pour Alexa. S’insérant dans l’écosystème de la marque, il peut aussi se transformer en satellite de sons d’ambiance en association avec une barre de son.

 

Sonos aussi a opté pour Alexa en tant qu’assistant vocal et propose donc des versions de ses enceintes ainsi configurées (il est possible d’opter pour Google Assistant via l’application Sonos). La petite Play One de la marque, proposée à 229 € s’en dote donc. Elle reste bien entendu compatible avec l’écosystème multiroom de la marque.

 

Pour son HomePod, à 349 €, Apple reste fidèle à Siri. Si le taux de reconnaissance est parfois en retrait, Apple a, en revanche, misé sur la qualité de la restitution sonore en tentant de corriger automatiquement les imperfections d’acoustique de la pièce.

 

L’enceinte VC[-]GX30 que propose Onkyo à 249 € a fait le choix de Google Assistant. Elle base son utilisation en mode multiroom sur ChromeCast.

 

Enfin, n’oublions pas la gamme Citation, basée sur Google Assistant, que propose Harman Kardon, et notamment la Citation 100 à 299 € (cliquez sur le lien pour découvrir le test complet du produit par la rédaction d'AVCesar.com), qui constituent son modèle de milieu de gamme.

concurrence
  • référence Amazon Echo Studio
  • amplification Class D
  • puissance totale 330 W
  • haut-parleurs tweeter 25 mm, 3 médiums 51 mm, 1 boomer 133 mm
  • connectivité Wi-Fi ac, Zigbee, Bluetooth 4.2
  • compatibilité audio Flac, MP3, AAC, Opus, Vorbis, Dolby Digital/Digital Plus, Dolby Atmos, Sony 360 Reality Audio/Mpeg-H
  • compatibilité Hi-Res Audio oui, gestion des fichiers jusqu'en 192 kHz/24 bits
  • compatibilité Fire TV Amazon Music, Apple Music, Deezer, Spotify, TuneIn, etc.
  • connectique entrée analogique/optique sur mini-Jack 3,5 mm
  • dimensions 206 x 175 x 175 mm
  • poids 3,5 kg
verdict technique

Avant toute tentative d’utilisation des Echo Studio, il est indispensable de disposer d’un compte Amazon et d’installer l’application Amazon Alexa. Dans notre cas nous l’avons téléchargé depuis le Google Play Store puisque nous avons réalisé nos tests depuis une tablette Android. Nous avons noté au passage que, si cette application proposait de très nombreuses configurations avec beaucoup de précisions, cette richesse de proposition pouvait conduire à certaines hésitations, voire fourvoiements, lors de la mise en service des Echo Studio. Il est impératif de sélectionner très exactement la configuration souhaitée sous peine de ne pas obtenir les résultats escomptés. Autre particularité des Echo Studio : dès leur mise sous tension les enceintes analysent le comportement acoustique de la pièce qui les abrite pour s’y adapter au mieux. Cette opération est totalement automatisée et ne requière aucune intervention particulière.

 

Écoutes mono enceinte Echo Studio

Nous avons donc débuté nos essais avec la configuration la plus simple, c’est‑à‑dire le pilotage d’une unique enceinte. Pour cela, il suffit de la sélectionner sur l’application puis de lui fournir les codes d’accès au réseau Wi‑Fi domestique. Rappelons que les Echo Studio ne disposent pas de port Ethernet. La connexion en Wi‑Fi est donc indispensable. Le comportement de l’Echo Studio est alors assez équilibré. Le grave est bien présent et profond sans être envahissant. L’aigu est, pour sa part bien défini pour peu que l’on reste sensiblement dans l’axe du tweeter. Par ailleurs, le niveau sonore qu’est capable de délivrer une unique Echo Studio est suffisant pour sonoriser très correctement une pièce de taille moyenne. Enfin, pour bénéficier au mieux d’une restitution stéréophonique, comme déjà mentionné, l’idéal est de loger l’Echo Studio en coin de pièce. Ainsi, le son se réfléchissant sur les murs, l’espace stéréophonique s’en trouve élargi (précision, nous n'avons pas pu tester les titres 3D Sony 360 Reality Audio).

 

Au chapitre des reproches, même si l'Echo Studio est de loin la meilleure enceinte de la gamme Echo signée Amazon, on note un petit manque de précision avec un rendu un poil brouillon. Pas très grave au regard du champ d'action de l'Echo Studio qui, malgré ses capacités, s'arrête aux portes de « l'audiophilie ». Pour une écoute de proximité (voire un peu plus) et d'ambiance, soit en usage quotidien, à partir d'un service de streaming musical en via Bluetooth, elle fait largement le travail.

 

Écoute avec une paire d'Echo Studio

Notre second essai a visé l’association de deux Echo Studio pour disposer d’une véritable écoute stéréophonique. Ici encore l’opération est assez intuitive. Pour la mener à bien il suffit de créer un « groupe stéréo » en sélectionnant les deux enceintes concernées. L’application précise alors aussitôt celle dédiée au canal droit et celle dédiée au canal gauche. Elle propose également d’inverser les canaux droite et gauche pour, par exemple, respecter la stéréophonie si les enceintes sont déjà physiquement en place et difficilement accessibles. Ici encore, la mise en place est relativement simple et intuitive.

 

 

En termes de qualité de restitution sonore, une paire d'enceintes Echo Studio offre une écoute ample et généreuse. L’aigu est bien présent sans être agressif tandis que le grave est restitué avec une belle profondeur pour des enceintes de ce gabarit. L’écoute de Rafales de Bernard Lavilliers nous a permis de vérifier ce point. Les Echo Studio n’hésitent pas à offrir à la basse électrique toute l’ampleur nécessaire. De même, elles se tirent plutôt bien de la restitution de l’intro de I Will Remenber de Toto connue pour ses graves impressionnants. Au final, les écoutes musicales s’avèrent très satisfaisantes. Agréables avec une seule enceinte, elles deviennent plaisantes en configuration double enceinte.

 

Attention toutefois à leur placement. Pas question d'en mettre une « encaissée » dans un coin de pièce et l'autre libre de tout obstacle : les réflexions sonores sont alors désynchronisées et le rendu sonore coloré. En revanche, avec les enceintes placées dans un environnement similaire, le rendu sonne juste.

 

Écoutes Home Cinéma avec Fire TV Stick 4K

Amazon annonce que les Echo Studio sont compatibles Dolby Atmos ? Nous avons donc également voulu tester ce mode. Quitte à faire les choses à fond, nous avons donc inclus dans les périphériques Amazon un Fire TV Stick 4K (59,99 €) connecté à la prise HDMI ARC d’un téléviseur Ultra HD 4K.

 

Ici, attention, la configuration peut présenter quelques pièges. En effet, après avoir vérifié que le Fire TV Stick était bien accessible sur le même réseau Wi‑Fi que les Echo Studio (à savoir, il existe un adaptateur Ethernet si vous souhaitez le raccorder en filaire), il faut créer un nouveau groupe en sélectionnant « Home Cinema ». Le « groupe stéréo » n’est pas reconnu par le Fire Stick TV. On y intègre alors les Echo Studio dédiées aux voies droites et gauche. Cette opération terminée, il faut demander au Fire TV Stick d’envoyer le son vers le groupe « Home Cinéma ». En cas contraire, le son reste désespérément diffusé par les haut‑parleurs du téléviseur et les Echo Studio restent muettes.

 

 

Correctement configuré, le système est assez convaincant même pour les membres de la rédaction adeptes de Home Cinéma et habitués à un salle dédiée. La connexion Wi‑Fi est solide pour une expérience au long cours immersive. Les Echo Studio réussissent à créer des canaux d’ambiance virtuels qui garantissent une très bonne sensation d’immersion sonore. De même, leurs haut‑parleurs dirigés vers le plafond jouent très correctement leur rôle lors des bandes‑sons encodées en Dolby Atmos (version compressée via Dolby Digital Plus).

Nos séquences de test extraites de Game of Thrones et de Mad Max Fury Road, ou encore de la série Jack Ryan ont offert aux Echo Studio la possibilité de faire une belle démonstration de leurs capacités de reproduction tant en termes de dynamique qu’en ce qui concerne un ressenti d’environnement sonore ultra‑large et enveloppant avec de véritables effets hauteur. Enfin, les graves que sont capables de restituer les Echo Studio sont suffisamment profonds pour offrir une belle vivacité aux effets spéciaux. Signalons toutefois que pour leur offrir encore plus d’ampleur, Amazon propose un caisson de grave, l’Echo Sub à 129,99 euros.

 

 

Echo Studio, cheval de Troie d'Amazon

On est cependant en droit de s’interroger sur le surprenant rapport qualité/prix de ce système. En effet, l’Echo Studio est proposé à 100 € de moins que sa concurrente signée Sonos ou même 65% moins cher que le HomePod d’Apple pour des services et une qualité proches. Le secret de ce tarif serré réside probablement dans le fait que l’écosystème Amazon propose très rapidement une multitude d’abonnements, voire les rend obligatoires pour bénéficier pleinement de ses services. Il y a donc fort à parier que pour rentabiliser son système, Amazon mise plus sur les rentrées de fonds issues des abonnements que sur la vente du matériel lui‑même. Une stratégie commerciale qui n’est pas sans rappeler celles des consoles de jeux, où les bénéfices proviennent pour l’essentiel des ventes de jeux, ou des imprimantes où les constructeurs compensent leur faible tarif par les marges faites sur les consommables.

 

 

Conclusion

Quoi qu’il en soit, cela permet au plus grand nombre de profiter de matériels performants, à la pointe de la technologie et de l’ergonomie. Le pire tort serait de ne pas en profiter.

 

En effet, l’Echo Studio offre un rendu sonore réellement satisfaisant en écoute musicale avec la gestion des fichiers Hi‑Res Audio (jusqu'en 192 kHz/24 bits). Par paire, elel fait preuve d'une polyvalence bienvenue pour profiter d’un environnement sonore Dolby Atmos avec les films et séries. Elles remplacent donc avantageusement une barre de son idoine, notamment en stéréo avec une scène sonore plus précise et plus large que celles proposées par l’immense majorité des barres de son (modulo la contrainte de placement des enceintes mentionnée plus haut). Seules contreparties, ne pas être réfractaire aux ondes Wi‑Fi (on le répète, on vous conseille de couper le Wi‑Fi, au moins, la nuit) et posséder un compte Amazon (l’utilisation de ce dernier pour commander, ou pas, auprès de la boutique en ligne ne tient qu’à vous). Et si on ajoute la compatibilité Zigbee, et ses capacités multiroom, l’« évolutivité » est aussi au rendez‑vous.

 

Bref, avec l’Echo Studio, Amazon se positionne sur le marché des enceintes réseau/multiroom/intelligentes premium, aussi bien en termes de performances sonores que de fonctionnalités annexes (accès facile à l’écosystème Amazon : Amazon Prime Vidéo, Amazon Music…), le tout à un prix sacrément attractif. L’Echo Studio s’avère donc arme de séduction massive dans la guerre actuelle des plateformes de streaming.

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