Yamaha True X Surround 90A

À la fois pionnier en matière de barre de son et producteur d’équipements Hi‑Fi et Home Cinéma mondialement reconnus, Yamaha a fusionné ces trois savoir‑faire au sein de sa toute nouvelle barre de son True X 90A, modèle 5.1.2. Elle hérite ainsi du concept de projecteur sonore conçu et inauguré par Yamaha sur sa célèbre barre de son YSP‑1 apparue en 2005, pour lui offrir des enceintes virtuelles, et l’associe à la finesse de restitution que la marque maîtrise sur ses maillons Hi‑Fi/Home Cinéma les plus haut de gamme. Avec cette nouvelle venue, la marque effectue une véritable montée en gamme qui s’accompagne d’un saut qualitatif en matière de barre de son. 

 

Yamaha True X Surround 90A, le retour de la technologie YSP

Il y a déjà 20 ans que la marque proposait sa célèbre barre de son YSP‑1. Elle avait pour vocation de proposer une restitution 5.1 sans avoir à recourir à des enceintes satellites disposées partout dans la pièce d’écoute. La technologie Beam qu’elle exploitait se basait sur des faisceaux sonores ultra‑directifs obtenus en jouant sur la phase des sons émis par quarante‑quatre petits haut‑parleurs. Chacun d’eux disposait de son propre amplificateur et un DSP gérait les phases des signaux qui leur étaient appliqués. Lors de la mise en service de la YSP‑1 il était d’ailleurs assez surprenant d’entendre la source de « bruit rose » qu’exploitait la séquence de calibration véritablement faire le tour de la pièce d’écoute et détecter des points de réflexion du son sur les murs afin de créer les enceintes satellites virtuelles dédiées à la restitution des sons d’ambiance. Comme nous le verrons plus loin, cette même technologie est mise en œuvre sur la True X 90A afin de délivrer les canaux d’ambiance Hauteur des bandes‑son Dolby Atmos. Ici, c’est le plafond de la pièce qui est mis à contribution pour réfléchir le son et créer ainsi les enceintes virtuelles chargées de restituer les sons « tombés du ciel » (cf. illustration ci‑dessous).

 

 

Par ailleurs, Yamaha est également très présent sur le marché de la Hi‑Fi premium. La marque dispose même de certains éléments faisant tout simplement office de référence dans l’univers audiophile Hi‑End, qu’il s’agisse d’amplificateurs, de lecteurs CD audio ou réseau ou encore d’enceintes acoustiques. De même, le constructeur nippon est connu et reconnu pour la qualité de la fabrication de ses instruments de musique, jusqu’aux pianos à queue, utilisés par les plus grands artistes à travers le monde pour l’enregistrement de leurs œuvres d’une part, pour leurs prestations musicales en direct lors de concerts d’autre part. C’est bien la principale force du géant japonais, sa maîtrise complète du son à travers une expérience inégalée et toujours réactualisée, en live ou reproduit via ses électroniques. Une situation unique sur le grand marché audio, considéré dans toutes ses composantes.

Pour marquer son retour sur le marché Home Cinéma (excepté la gamme True X apparue en 2023, la marque a surtout été active sur le secteur Hi‑Fi ces dernières années), Yamaha a donc décidé pour la True X 90A de mettre les petits plats dans les grands et de convoquer les technologies phares des dernières décennies pour les magnifier, à la lueur des connaissances actuelles, et les associer aux derniers développements en matière sonore afin de repousser les limites techniques liées au concept de la barre de son et offrir une expérience audio inédite.

 

 

Yamaha True X Surround 90A, nouveaux haut‑parleurs elliptiques

Sur les barres de son, le problème majeur auquel se heurtent les constructeurs réside dans la taille des haut‑parleurs. La nécessité devenue impérieuse de placer des barres de son fines devant le téléviseur pour ne pas masquer l’image limite fortement leur gabarit. D’où l’obligation de n’utiliser que des haut‑parleurs de faible diamètre. Mais de tels transducteurs ont beaucoup de difficulté à « descendre » dans le grave, voire dans bien des cas dans le bas médium. Un phénomène lié à la faible surface de leur membrane qui rencontre des soucis pour mettre en vibration une quantité d’air suffisante pour restituer la moindre basse fréquence. Certes le caisson de grave prend la main pour assurer la restitution de l’extrême grave, mais c’est au niveau de la transition entre la plage de fréquence que restitue celui‑ci et celle prise en charge par la barre de son que les choses se passent moins bien. La plupart du temps, le caisson ne monte pas suffisamment haut tandis que la barre de son ne descend pas assez bas. La restitution présente dès lors le fameux « creux » dans le bas‑médium. À noter que ce comportement n’est pas obligatoirement un défaut lorsqu’il est question de restituer la bande‑son d’un film. Ce creux peut même se transformer en atout car il tend à améliorer l’intelligibilité des dialogues. Mais c’est lorsque la barre de son est utilisée en tant que substitut de chaîne Hi‑Fi que ce phénomène peut devenir gênant. Le plus souvent la voix des chanteurs devient décharnée et perd beaucoup de sa chaleur. De même, beaucoup d’instruments de musique classique ou, plus simplement acoustiques, perdent aussi en ampleur et en assise. Même le piano a bien du mal à tirer son épingle du jeu et la restitution tend à devenir synthétique. Dans le but de palier ce problème, certaines barres de son s’équipent de haut‑parleurs à membrane « rectangulaires ». Si leur surface se trouve ainsi nettement augmentée par rapport à celle des membranes coniques, d’autres phénomènes, concernant notamment des ondulations de surface de la membrane font leur apparition et nuisent aussi à la pureté de la restitution.

 

 

Pour résoudre ces problèmes, Yamaha a donc opté pour la conception de nouveaux haut‑parleurs, spécifiquement dédiés à la True X 90A. Leur membrane adopte une forme elliptique. Ce choix permet, à la fois, de disposer d’une surface de membrane supérieure à celle des haut‑parleurs à membrane conique, mais aussi de bénéficier d’une meilleure répartition des forces sur leur surface. Les états vibratoires de la membrane restent ainsi limités ce qui limite fortement l’apparition d’ondulations parasites et garantit ainsi la préservation de la pureté du message sonore. Ces nouveaux haut‑parleurs délivrent ainsi des médiums riches et parfaitement maîtrisés. De plus, Yamaha est parvenue à surmonter plusieurs défis, tels que garantir une excellente rigidité à la membrane afin de préserver toute la finesse et le détail des fréquences les plus élevées.

 

Yamaha True X Surround 90A, projecteurs sonores pour les canaux Hauteur

En ce qui concerne la restitution des canaux d’ambiance Hauteur du Dolby Atmos, entre autres, Yamaha a donc fait bénéficier la True X 90A de sa maîtrise en matière de création de faisceaux acoustiques étroits déployée pendant dix ans sur ses modèles de barres sonores YSP. Certes ce ne sont pas ici quarante‑quatre haut‑parleurs qui officient mais seulement une douzaine, ils assurent la création de faisceaux acoustiques dirigés vers le plafond de la pièce. Répartis en deux groupes de six, un à chaque extrémité de la barre de son, ils diffusent donc les canaux Hauteur gauche et Hauteur droit. À noter, cette réduction du nombre de haut‑parleurs est possible grâce à l’accroissement de la puissance de calcul des DSP utilisés ici. Ces derniers exploitent le traitement 64 bits du processeur Qualcomm QCS407 présent, jusqu’ici réservé aux amplificateurs de l’illustre série AVR Aventage de la marque. De même, l’utilisation de ce processeur offre à la True X 90A les modes Surround AI, où l’intelligence artificielle est mise à contribution pour recréer fidèlement chaque ambiance sonore avec un réalisme saisissant. Yamaha confirme ainsi son avance technologique vis‑à‑vis de la concurrence. La True X Surround 90A devient, en l’occurrence, la première barre de son à se doter de ce traitement pour une restitution sonore encore plus immersive. Enfin, la puissance de ces DSP garantit aussi la prise en charge de la technologie Auro 3D réputée pour la qualité des contenus tant audio que vidéo qu’elle est capable de délivrer. Un point qui, ici encore, illustre le saut qualitatif que présente la True X 90A. C’est la première barre de son au monde à proposer la gestion de tels flux numériques.

 

 

Yamaha SR‑WSW90A, caisson de basses Symetrical Air Port novateur

Par ailleurs, conformément à sa recherche de perfection en matière de restitution sonore, Yamaha a doté le caisson de grave associé à la True X 90A d’une charge acoustique particulièrement travaillée. Son évent est le fruit d’une étude approfondie des mouvements des flux d’air au sein de la charge acoustique. Mal maîtrisés, ils peuvent être à l’origine de l’apparition de « bruits d’air » lors de la restitution des graves les plus profonds. Rappelons ici que Yamaha ne souhaite pas simplement cantonner sa nouvelle barre de son à la restitution des bandes‑son de films, où le registre extrême grave est essentiellement dédié à la restitution des effets spéciaux, mais en faire une véritable concurrente des chaînes haute fidélité. Afin d’éliminer tout bruit d’air, Yamaha a donc conçu la technologie Symetrical Air Port. Plus précisément un évent à la géométrie symétrique. Ainsi, ce dernier ne débouche plus sur l’une des faces de l’ébénisterie du caisson mais vers le sol, séparé de celui‑ci par une plaque (cf. illustration ci‑dessous). Une configuration qui rappelle un peu celle de certains évents laminaires. Mais pour « symétriser » cette configuration une plaque interne est logée à la même distance de l’entrée de l’évent. Cette configuration a pour effet d’éliminer les turbulences indésirables du flux d’air, ce qui garantit en conséquence l’absence de bruits d’air lors de la restitution des graves les plus profonds.

 

 

Yamaha True X Surround 90A, enceinte surrounds WS‑X3A modulaires

Enfin, pour la restitution des canaux d’ambiance droite et gauche, Yamaha a opté pour des petites enceintes satellites physiques. Totalement autonomes grâce à leur batterie interne, elles disposent chacune d’une puissance de 18 watts. Baptisées WS‑X3A, ces petites enceintes reprennent l’encombrement et le design des WS‑X1A mais sont deux fois plus hautes. Ce gain en hauteur permet de les équiper de deux petits haut‑parleurs large bande contre un seul sur les versions antérieures, plus deux radiateurs passifs pour renforcer l'impact des basses fréquences (cf. illustration ci‑dessus).

Contrairement à ce que préconise Yamaha sur ses systèmes Home Cinéma, aucun réglage ou analyse acoustique de la pièce n’est à réaliser lors de la mise en service de cette barre de son. Yamaha justifie ce point par le fait que les divers éléments de cet équipement sont vendus en un unique pack. Il est dès lors possible de les précalibrer en usine afin de simplifier la tâche de l’utilisateur. Seuls les niveaux de restitution des petites enceintes satellites de restitution des sons d’ambiance ainsi que celui du caisson de graves sont accessibles pour équilibrer l’écoute s’ils ne sont pas idéalement positionnés par rapport à l’auditeur. La mise en route de la True X 90A se limite donc à son raccordement au secteur et à sa connexion au téléviseur soit par l’intermédiaire de son port HDMI eARC, soit par une liaison optique. De même, une fois chargées, il suffit d’allumer les petites enceintes auxiliaires pour que leur liaison radio avec la barre de son se fasse sans aucune intervention de la part de l’utilisateur. Une fois en place, nous avons testé la True X 90A sous deux modes, le premier en tant que substitut d’une chaîne Hi‑Fi, le second en utilisation Home Cinéma traditionnelle.

 

 

Écoute Hi-Fi de la Yamaha True X Surround 90A

Pour faire office de chaîne Hi‑Fi de qualité, à l’image des amplificateurs Hi‑Fi que propose Yamaha, la True X Surround 90A se dote d’un mode Direct que matérialise la touche Straight de la télécommande. D’emblée, la recherche de neutralité de l’écoute, comportement impératif de tout équipement désireux de séduire le monde audiophile, est tangible.

 

 

Afin de rester dans un univers des plus traditionnels, c’est avec un extrait de Carmen interprété par Maria Calas que nous avons débuté notre série d’écoutes. Dans L’amour est enfant de Bohème la voix de la cantatrice est reproduite avec beaucoup de naturel et de transparence. Même dans ce mode purement stéréophonique la localisation spatiale de chaque élément qui compose la vaste scène sonore que crée l’orchestre symphonique est parfaitement respectée. La voix de la cantatrice vient se loger précisément au centre de l’image sonore, légèrement à l’avant‑plan, tandis que l’orchestre et les chœurs la soutiennent avec une ampleur et une profondeur au remarquable réalisme. La restitution bénéficie ainsi d’un naturel et d’une limpidité que peu de systèmes sont capables de délivrer. Toujours en poursuivant cette écoute de Carmen, nous avons pu constater que la puissance que Yamaha avait offerte à sa petite dernière était plus que suffisante pour surmonter sans problème les montées en dynamique liées à l’envolée des cœurs soutenue par les flamboiements de l’orchestre symphonique. 

 

Nous avons poursuivi cette audition par l’écoute de musiques plus actuelles dont l’incontournable Rafales de Bernard Lavilliers. Une plage particulièrement intéressante pour mettre en évidence tout problème dans le bas‑médium, souci majeur de bien des barres de son. En effet, si ce registre présente un creux, la voix du chanteur perd considérablement en chaleur, voire semble décharnée. Ici, en dépit de la déferlante de grave que délivre la guitare basse, et que le caisson a parfaitement su restituer, le timbre de voix de Bernard Lavilliers a été scrupuleusement respecté.

 

 

DSP, quel mode privilégier ?

Durant ces écoutes nous avons également testé les possibilités de spatialisation que proposait la True X 90A. C’est le mode Surround AI, faisant appel comme son intitulé l’indique à l’intelligence artificielle qui nous a le plus séduits. Il sait offrir à l’écoute une ambiance de salle, voire une sensation d’immersion sonore assez naturelle. Néanmoins nous nous écartons dans ce mode du respect des choix de l’ingénieur du son chargé de l’enregistrement de l’œuvre. Les puristes lui préféreront alors souvent le mode Direct qui élimine tout traitement du message sonore. Pour les autres, il donne du relief à l'écoute. À vous de voir.

 

 

Écoute Home Cinéma de la Yamaha True X Surround 90A

En usage Home Cinéma, la sensation d’immersion sonore est totale. Les traitements numériques s’en donnent à cœur joie pour recréer les ambiances sonores les plus complexes. Le spectacle est digne des meilleures salles de cinéma. À noter, le fait de disposer de canaux d’ambiance diffusés par des enceintes bien réelles, les petites WS‑X3A, est un indéniable atout. Outre le fait qu’elles enrichissent les effets 3D sonores lorsque l’auditeur se trouve parfaitement centré au sein de l’installation, elles élargissent également la zone d’écoute optimale. Un point qui est loin d’être négligeable lors de séances entre amis ou, plus simplement, en famille. Enfin, ces petites enceintes font office d’enceintes Bluetooth (il suffit de presser sur le bouton tactile Solo en leur sommet, cf. la photo ci‑dessous), ou même de maillons de restitution sonore au sein du réseau MusicCast propre à Yamaha, lorsque la barre de son n’est pas utilisée.

 

Après avoir vécu avec la Yamaha True X Surround 90A, une chose est sûre, le constructeur japonais connaît son affaire. Sa proposition réussit l’exploit de contenter les attentes de tous les membres d’un foyer. Madame est plus que satisfaite de l’esthétique des différents éléments et de leur discrétion. L’ergonomie, notamment les surrounds avec leur batterie très facile à agencer, ou même à emporter avec soi telle une enceinte Bluetooth nomade pour une écoute dissociée dans une autre pièce (concept True X), emporte également l’adhésion de tous. L’ergonomie encore avec la connectivité à travers la fonction MusicCast pour profiter aisément des principaux services de streaming musical.

 

 

Enfin, les performances de la Yamaha True X Surround 90A surprennent, capables de contenter aussi bien les amateurs de spectacles Home Cinéma que les mélomanes. Si nous n’avions pas vraiment de doutes pour profiter d’un film, d’une série ou même d’un jeu vidéo, il s’agit tout de même de rappeler que l’apport de canaux discrets pour la scène sonore surround fait la différence. Certes, la virtualisation a du bon, elle est même susceptible pour les meilleurs traitements d’immerger le/les spectateurs dans l’action. Toutefois, disposer de véritables enceintes pour les canaux arrière apportent un réel plus que l’on apprécie à chaque séance audiovisuelle.

Mais le plus remarquable concerne les écoutes musicales, largement au niveau d’une chaîne Hi‑Fi classique une fois que le mode Direct est enclenché. Au point que nous nous sommes surpris à tester nombre de morceaux de musique durant de longues heures, en plus de nos maîtres étalons. En Bref, si vous cherchez à vous équiper, ou à remplacer une barre de son ou une chaîne Hi‑Fi, la Yamaha True X Surround 90A est un investissement à considérer fortement. C’est un budget certes mais ce pack « tout en un » permet d’accéder d’un coup d’un seul à toutes les émotions d’un système audiovidéo dernier cri. Que la fête commence !