par Carole Lépinay
08 mars 2021 - 17h30

The Wicker Man

année
1977
Réalisateur
InterprètesEdward Woodward, Christopher Lee, Diane Cilento, Britt Ekland, Ingrid Pitt, Lindsay Kemp
éditeur
genre
notes
critique
8
10
A

Fraîchement débarqué sur la petite île de Summerisle au large de l’Écosse pour mener une enquête, le sergent Neil Howie (Edward Woodward) découvre une communauté païenne dont les mœurs libertaires se heurtent à ses convictions religieuses.


Face aux insulaires dont le rapport à la nature et à la sexualité est décomplexé (voir la scène cocasse de l’école dans laquelle de jeunes élèves célèbrent la fertilité autour d’un « mât » en guise de symbole phallique), Howie, bigot patenté, n’envisage aucune autre focale que celle de la condamnation, voire du blasphème.

 

Les rares indices autour de la mystérieuse disparition de la jeune fille sont autant de prétextes pour mettre à l’épreuve son ouverture d’esprit, mais à aucun moment, il n’adhère à ce microcosme régenté par ses coutumes intrinsèques. L’impossibilité des uns et des autres à se comprendre est au cœur du postulat de The Wicker Man (traduisez « l’homme d’osier ») et suscite une violente remise en cause des religions, tandis que les reliquats de l’utopie post‑hippie s’invitent à la grande fête païenne.

 

Un fleuron culte du cinéma d’horreur qui a inspiré Ari Aster en 2019 pour son conte suédois aussi solaire que cruel, Midsommar.

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Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
02/12/2020
image
1.78
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Anglais DTS-HD Master Audio 2.0
sous-titres
Français imposé sur la VO
5
10
image

Malgré la restauration et le bond qualitatif évident, il faudra faire avec nombre de plans encore flous, la définition fluctuante, des contrastes parfois durs (manque de texture dans les zones noires et blanches) et une gamme dynamique limitée. Heureusement, parfois, tout s'arrange l'espace de quelques séquences, auréolées qui plus est de belles couleurs. La sensation d'instabilité demeure malgré tout.  

7
10
son

La partie sonore a mieux résisté au temps que l'image avec des voix agréables à l'écoute et surtout des partis pris intéressants donnant l'impression de débarquer dans un autre monde. Les bruitages bien que limités apportent un petit relief bienvenu. 

7
10
bonus
- Préface de Jean-Baptiste Thoret (10')
- Entretien avec Robin Hardy (16')
- La musique de The Wicker Man (15')
- Bande-annonce
- DVD du film

Comme à l'accoutumée, une présentation très complète du film par JB Thoret. On apprend ainsi l'existence de deux versions, dont une amputée par les distributeurs de l'époque. Documentariste de formation, Robin Hardy propose une fiction inclassable avec la collaboration du scénariste Anthony Shaffer (FrenzyLe Limier) et la participation inestimable de Christopher Lee. 

 

Lors de son entretien, Robin Hady parle de sa longue collaboration (douze ans) avec Anthony Shaffer. Fasciné par le thème du jeu (Le Limier introduisait déjà un personnage pris à son propre piège), celui-ci a su exploiter sa dimension à la fois ludique et subversive dans The Wicker Man.

 

De son côté, en saisissant l'opportunité d'élargir son jeu, Christopher Lee a même conclu qu'il s'agissait de l'une de ses meilleures performances. Quant à Britt Ekhland, la femme de Peter Sellers, son accent suédois très prononcé a été négocié avec les producteurs…

 

Tourné en plein hiver sur une petite île au large de l'Écosse, il a aussi fallu redoubler d'inventivité afin de rendre crédible la saison printanière, l'action étant supposée se dérouler en mai. De la glace dans la bouche des figurants aux chauffages directionnels pour les gros plans sur les acteurs, des arbres et des fleurs trimballés dans des camions afin de dissimuler la neige, tous les moyens étaient bons pour que la célébration de l'homme d'osier ne soit pas gâchée. Enfin, Robin Hardy boucle son intervention avec un passage émouvant sur la pérennité de son film quarante ans plus tard. 

 

Pour finir, Gary Carpenter, directeur musical associé sur le film, raconte sa collaboration avec Paul Shaffer, extrêmement précis quant à l'univers musical du rituel de Summerisle. Cultivant une esthétique très particulière, le musicien exigeait une proximité avec le micro et une interprétation à mi-voix pour l'enregistrement des chansons. 

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