Pas facile de parler d'une nouvelle technologie et de la démontrer alors que tout est aujourd'hui théorique. En effet, excepté dans les laboratoires Dolby, aucun diffuseur disponible n'est pour le moment certifié HDR Dolby Vision 2 et aucun contenu HDR Dolby Vision 2 n'est disponible. Avec l'impossibilité de procéder à un « décodage » d'un master HDR Dolby Vision 2, les démonstrations proposées consistaient donc en des contenus prérendus.
HDR Dolby Vision 2 et HDR Dolby Vision 2, quelles différences ?
Avant d'aller plus loin, il s'agit d'identifier les différences entre les procédés HDR Dolby Vision 2 et HDR Dolby Vision 2 Max (cf. photo ci‑dessous). Vous le constatez, la déclinaison Max est sensiblement plus sophistiquée. Pour résumer, le HDR Dolby Vision 2 remplace peu ou prou le HDR Dolby Vision actuel et le HDR Dolby Vision 2 Max est destiné à tirer parti des capacités des TV actuels largement plus performants que ceux du milieu des années 2010, lorsque le HDR Dolby Vision est apparu.

Pourquoi le HDR Dolby Vision 2 ?
Ensuite, il s'agit d'expliquer pourquoi les laboratoires Dolby proposent le HDR Dolby Vision 2 aujourd'hui. Tout simplement parce que le HDR Dolby Vision ne sert plus à rien ou presque avec une très large sélection des téléviseurs du marché. En effet, avec les capacités TV du moment, modèles premium mais aussi milieu de gamme, il n'est généralement plus nécessaire de procéder à un Tone Mapping optimisé, composante essentielle du HDR Dolby Vision. Pour comprendre cela, il faut remonter à l'origine du HDR Dolby Vision : contrairement à ce que pensent de nombreux consommateurs, le HDR Dolby Vision proposé par les laboratoires éponymes était destiné aux diffuseurs les moins performants. Il s'agissait de cadrer le rendu des contenus affichés à l'écran pour éviter, entre autres, que les couleurs (la faute à un Tone Mapping défficient) ou l'échelle de gris (la faute à un pic lumineux faiblard) ne partent en vrille. À l'époque, LG a préempté la communication sur la fonctionnalité HDR Dolby Vision en l'intégrant sur ses TV premium Oled, l'imposant dans l'esprit des consommateurs comme un label de qualité, à l'opposé ou presque de sa nature originelle. Dix ans plus tard, la qualité des téléviseurs a largement progressé, même celle des spécimens premier prix, rendant quasiment inutiles ses algorithmes. Nombre de TV font aussi bien via un mode Dynamic Tone Mapping par exemple. D'où la proposition du HDR Dolby Vision 2…

HDR Dolby Vision 2, démarche opposée à celle du HDR Dolby Vision
Cette fois-ci, les laboratoires Dolby abordent le sujet totalement différemment. Alors que le HDR Dolby Vision était initialement destiné aux diffuseurs les moins capés, le HDR Dolby Vision 2 vise essentiellement les diffuseurs les plus performants avec le label HDR Dolby Vision 2 Max. Précision, en dehors des contenus qui nécessitent une remastérisation HDR Dolby Vision 2 pour établir une surcouche de métadonnées spécifique, côté matériel, la certification HDR Dolby Vision 2 concerne uniquement les téléviseurs à l'heure d'écrire ces lignes, même si les Laboratoires Dolby discutent pour l'étendre à l'avenir à d'autres produits : vidéoprojecteur, console de jeu…

HDR Dolby Vision 2 : nouvelles fonctionnalités Sports Optimization et Authentic Motion
Si un nouveau mode Sport basé sur la norme D72 est présent sur les deux labels HDR DV2 pour un rendu à l'écran plus « vibrant » (moins cinéma donc), associé à la fonction Sports Optimization (gérable à l'écran à travers une barre graphe afin de régler son intensité selon vos désirs : réglage du point plan, contrôle du mouvement…), la différence entre le HDR DV2 et le HDR DV2 Max réside donc essentiellement dans la gestion des mouvements.
Outre la présence d'un capteur de luminosité plus performant, le HDR DV2 nécessite au sein du téléviseur une puce validée par les laboratoires Dolby (seule la Pentonic 800 est validée à l'heure d'écrire ces lignes), autorisant la gestion d'algorithmes d'affichage plus puissants : plage dynamique encore élargie et particulièrement Authentic Motion. Ce dernier a modestement pour ambition de contenter à la fois les amoureux d'un affichage fluide (donc de la compensation de mouvement irrémédiablement liée à la création d'artefacts plus ou moins bien gérés), et ceux du strict respect de la fréquence originelle des contenus, quitte à perdre en immersion (surtout sur les écrans de grande taille), la faute à une lisibilité en berne dans les mouvements panoramiques.

Le mode Authentic Motion permet donc aux créateurs de contenus la gestion des saccades (Judder) sur les scènes qui le nécessitent, sans perdre l'aspect cinéma de l'œuvre (à l'instar de la proposition TruCut Motion de Pixelworks). À savoir, les laboratoires nous ont affirmé ne pas faire appel à un procédé d'interpolation d'image, sans vraiment plus de précisions. À creuser donc, car le résultat à l'écran, entre une séquence avec le mode Authentic Motion versus la même séquence sans, est véritablement patent.

HDR Dolby Vision 2, quel résultat selon le contenu et le téléviseur
Comme déjà évoqué plus haut, le potentiel du HDR Dolby Vision 2, plus encore celui Max, sera réellement exploitable avec des contenus mastérisés/remastérisés en HDR DV2 et un diffuseur HDR DV2/DV2 Max capable d'accéder à la couche de métadonnées DV2. Quid des autres cas ?
• En présence d'un contenu DV2 et d'un TV non DV, le rendu sera HDR10, d'un TV DV, le rendu sera classiquement DV
• En présence d'un contenu DV et d'un TV DV2, le rendu sera amélioré mais à la marge dixit le représentant Dolby
• Pour les plateformes de streaming, la couche métadonnées DV2 sera encapsulée dans le flux HDR10/DV du contenu et accessible aux TV idoines. Pas besoin d'un flux spécifique DV2 à stocker sur les serveurs des plateformes