par Carole Lépinay
15 avril 2021 - 18h01

Monsieur Hire

année
1989
Réalisateur
InterprètesMichel Blanc, Sandrine Bonnaire, Luc Thuillier, André Wilms, Éric Béranger, Marielle Berthon
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

Chaque nuit, Monsieur Hire (Michel Blanc) observe sa voisine Alice (Sandrine Bonnaire) par la fenêtre. La jeune femme décide de venir à sa rencontre malgré les soupçons de meurtre qui planent sur lui dans tout le voisinage.


Entre le thriller et le drame intimiste, le film de Patrice Leconte permet une nouvelle collaboration avec son comédien fétiche, Michel Blanc (la série des Bronzés, Viens chez moi, j’habite chez une copine, Circulez y’a rien à voir). Avec sa posture mutique et son jeu sobre, l’acteur incarne l’immense solitude de ce tailleur au visage blême qui vit à l’abri du regard des autres.

 

Au‑delà d’une lecture voyeuriste, son rituel nocturne lui permet d’approcher la beauté et la pulsion de vie auxquels il n’a pas accès. La relation trouble qui suivra occasionne des scènes à la fois intenses et mâtinées de pudeur : derrière sa voisine, cet homme éteint sent pourtant le parfum de ses cheveux ou glisse la main dans son chemisier. Les passages sensoriels suspendent l’austérité de son quotidien jusqu’à l’issue tragique d’une enquête qui ne le concernait pas.

 

La photographie dépouillée de Denis Lenoir (Demonlover, Still Alice) ainsi que la partition envoûtante de Michael Nyman contribuent à une réalisation tout en finesse.

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Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
21/10/2020
image
2.35
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 2.0 (mono doublé)
Français Audiovision
sous-titres
Français pour sourds et malentendants, anglais
7
10
image

Restauré par Pathé en 2020, le film présente la plupart du temps une image claire et propre bien que certains plans emprunts de grain intense (filtre DNR ?) labourent parfois un peu le spectacle (voir le premier gros plan de Michel Blanc derrière sa machine à coudre). Une certaine irrégularité donc, mais un réel plaisir de profiter de ces tonalités laiteuses dans de telles conditions. La texture pellicule a beaucoup de charme et participe pleinement à l'univers intimiste du film.

7
10
son

La partition tout en piano et violons de Michael Nyman donne le tempo lancinant du film, qui s'envole dans les graves lors de rares séquences comme la reconstitution du crime. Le match de boxe propose aussi une belle ambiance malgré une piste mono doublée. Effectivement, vu la teneur calme et rentrée du film, une piste 5.1 aurait sans doute été superflue.

5
10
bonus
- Regards sur Monsieur Hire : entretiens avec Patrice Leconte et Sandrine Bonnaire (37')
- Extraits de la conférence de presse du film au Festival de Cannes de 1989 (22')
- DVD du film

Grand admirateur de Panique (1946) de Julien Duvivier avec Michel Simon et Viviane Romance, Patrice Leconte confie son intention d'en faire le remake à Philippe Carcassonne (producteur de Tandem). Sur ses conseils, le réalisateur puisera directement dans le roman de Simenon dont le film est adapté, Les fiançailles de Monsieur Hire (1933). Leconte évoque une prise de liberté nécessaire pour son travail d'adaptation et son rendez-vous en deux étapes avec Sandrine Bonnaire, avant qu'elle n'accepte d'endosser le rôle d'Alice. De son côté, Sandrine Bonnaire raconte, avec beaucoup d'enthousiasme et de tendresse, sa belle collaboration avec Leconte, dont elle adorait déjà les comédies. 

 

Lors de la conférence de presse consacrée au film, les journalistes interrogent le réalisateur sur la transposition du roman à l'écran, celui-ci souligne de manière très juste que « l'adaptation d'un livre, c'est la lecture que l'on fait ». Peu coutumier des personnages intériorisés, Michel Blanc raconte la façon dont il a appréhendé l'impassible Monsieur Hire. 

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