par Nicolas Bellet
07 novembre 2023 - 10h07

Spider-Man : Across the Spider-Verse

année
2023
Réalisateurs
InterprètesShameik Moore, Hailee Steinfeld, Brian Tyree Henry, Lauren Vélez (voix off)
éditeur
genre
notes
critique
8
10
label
A

Spider-Man : Across the Spider‑Verse est la suite de Spider‑Man : New Generation qui met en scène le personnage Miles Morales, seconde incarnation de Spider‑Man. Après avoir retrouvé Gwen Stacy (enfin ! diront les fans), il est catapulté à travers le Multivers et doit faire face à de nombreux dangers.

 

Un super‑héros appelé à régner ?

Qu’on se le dise, en 2018, quand Spider‑Man : New Generation est arrivé sur les écrans, le film a fait l’effet d’une bombe. De l’avis de tous, il était ce qui pouvait arriver de meilleur à l’univers cinématographique Marvel, qui commençait à bien tourner en rond. En introduisant de façon ludique le concept du Multiverse, le film de Peter Ramsey, Bob Persichetti et Rodney Rothman apportait un vent frais chez les super‑héros. Autant dire que cette suite était attendue au tournant. Réalisée cette fois par Joaquim Dos Santos (réalisateur et producteur exécutif de La légende de Korra, Avatar, Le dernier maître de l’air), Kemp Powers (scénariste et coréalisateur de Soul) et Justin Thomson, la suite des aventures de Miles Morales, le héros d’origine afro‑américaine et portoricaine, créé par Brian Michael Bendis et Sara Pichelli en 2011, n’allait pas décevoir.

 

Spider-Man : Across the Spider‑Verse poursuit le travail du premier opus en matière de narration, d’animations fluides et d’aventures épiques. Mieux, il est même un cran au‑dessus. L’histoire est plus complexe et n’a plus à s’embarrasser d’une origine story. L’originalité crève l'écran et les références abondent. Scénaristiquement, c'est aussi une réussite. Et pour ce qui est de l’image et de la composition des plans, ils sont justes sublimes, un chef‑d'œuvre de créativité. Au bout des deux heures vingt de film, on sort rincés mais heureux, espérant de tout cœur que l'on vient d’entrevoir le futur des adaptations Marvel sur grand écran. Car, franchement, les derniers opus du MCU… En tout cas, c'est clairement une piste à suivre. Même avec ses défauts, le film est une claque.

 

On se fait une toile ?

Mais Spider-Man : Across the Spider‑Verse reste malheureusement un Marvel, et à ce titre, tient autant du produit marketing que de l’œuvre cinématographique. Si le film est très dense, il n’est est pas moins incomplet, car pour voir la suite de l’histoire, il faudra encore patienter. Clairement, le film nous laisse sur notre faim et donne comme un goût d’inachevé au spectateur qui a l'impression d’avoir assisté à un gigantesque prologue en attendant le vrai film. L’humour toujours aussi présent joue un peu sur les mêmes codes que le premier film. Mais surtout, l’effet de surprise a disparu.


Spider-Man : Across the Spider‑Verse pousse d’un cran le curseur de Spider-Man : New Generation, mais n’apporte en soi rien de neuf à part la création visuelle ébouriffante. Espérons qu’il n’en sera pas de même avec Spider‑Man : Beyond the Spider‑Verse, la troisième partie des aventures de Miles Morales, attendue pour 2024/2025.

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4k
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Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
04/10/2023
image
2.35
HD 2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais Dolby Atmos
Anglais Dolby TrueHD 5.1
Espagnol DTS-HD Master Audio 5.1
Portugais Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais, arabe, portugais, espagnol
10
10
image

Une bombe visuelle, artistique, créative, réjouissante, particulièrement sublimée par la 4K et le HDR Dolby Vision. L'effet aquarelle délavée du prologue est un paradis visuel dont on ressent les moindres variations au fil des émotions des personnages. Une corrélation visuel/psyché assez étonnante d'entrée de film, magnifiée par ces halos de couleurs puissants fluorescents (ces roses, ces cyans…). Cette intro qui se déroule comme par hasard dans le musée Guggenheim de New York est d'ailleurs à elle seule un film dans le film, entièrement tournée vers le monde de l'art, de Leonard de Vinci à Jeff Koons. 

 

La suite n'est pas en reste. Usage libéré du split-screen, références graphiques, pop et artistiques à tous les étages, passages inventifs d'un univers à l'autre, fluidité de l'image, déconstruction du récit, dialogue permanent entre BD et cinéma… on assiste à un tourbillon aussi beau qu'ébouriffant, au point d'être souvent tenté de faire pause pour savourer le moindre recoin du cadre. 

 

Une image taillée pour les meilleures installations, brillante, précise à 100 000%, pleine de tonus, dynamique, tirant partie comme jamais du Wide Color Gamut avec une palette de couleurs inouïe. Bref, juste magique. Sans doute l'équivalent à une autre époque un peu ancienne de la sensation ressentie devant Fantasia de Disney (on reparlera du son juste après). Surréaliste !

10
10
son

On pourrait énumérer tous les effets sonores et Dolby Atmos entendus sans jamais décrire véritablement l'effet de la partition musicale et du sound design sur le spectateur.

 

Encore une fois, l'ouverture du film, intimement mêlée à la musique et au rythme d'une batterie, dit tout de l'application des réalisateurs dans cet espace de jeu jamais construit en opposition à la conception visuelle, mais « avec » elle. Image et son, tout est intimement lié et vibre à l'unisson. Des titres produits pour l'occasion par le producteur et DJ améraicain Metro Boomin aux basses enveloppantes et rondes de la partition orchestrale étonnante du compositeur Daniel Pemberton, on ne cesse de rebondir de bulle en bulle comme Spider-Man. 

 

La VO Dolby Atmos permet de profiter pleinement de cette orchestration de folie, et aussi des accents de certains personnages. Le mixage est si raffiné qu'aucun secteur de jeu, aussi démonstratif et efficace soit-il, n'empiète sur la qualité générale et le bien-être du spectateur. Un grand bravo.

8
10
bonus
- Commentaires audio de Joaquim Dos Santos, Kemp Powers, Justin K.Thompson, Phil Lord et Christopher Miller
- Créer le film Spider-Man ultime (15')
- Easter eggs (6')
- I’mma Do My Own Thing, un destin interdimentionnel (8')
- De Mumbattan à Nueva York : la création des dimensions (8')
- Les araignées sympas du quartier (13')
- Conception des personnages (13')
- Élever un héros  (9')
- Musique du Multivers (5')
- À travers le comics-verse (8')
- L’évasion hors de la Spider-Society (8')
- Scène coupée (6')
- Clips musicaux

Passages obligés : les Easter eggs (toutes les références cachées du film, des comics d'origine à la petite amie d'un graphiste cachée dans le décor ou encore les codes postaux de toute l'équipe intégrés un peu partout), et les commentaires audio des réalisateurs bourrés d'informations et d'anecdotes sur la création de cette œuvre très atypique. 

 

D'autres bonus sont assez bavards (Créer le film Spider-Man ultime par exemple) et ne rentrent pas assez dans le vif du sujet. Alors que les autres racontent par le détail avec tous les intervenants telle ou telle scène qui a nécessité deux ans de travail. 

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