par Cédric Melon
29 mars 2021 - 19h17

Soul

année
2020
Réalisateurs
InterprètesOmar Sy, Camille Cottin, Ramzy Bedia (voix françaises)
éditeur
genre
notes
critique
8
10
label
A

Avec Soul, Pixar signe un film d’animation d’une ambition folle tant dans la forme, virtuose, que sur le fond, spirituel et délicat.

 

Réalisé par Pete Docter (extraordinaire Vice‑Versa) et Kemp Powers, Soul cale son pas sur celui d'un prof de musique nommé Joe Gardner, dont le rêve de jouer sur scène avec une star du jazz est sur le point de se réaliser. Patatra, un faux pas malencontreux l’expédie aux portes de la mort, un endroit où les âmes acquièrent leur personnalité avant de se confronter à la vie. Il y fait la rencontre de 22, une âme qui n’a jamais voulu faire le grand saut dans un corps, tandis que Joe veut à tout prix réintégrer le sien.

 

Difficile de faire plus abstrait et ambitieux, et pourtant. Dès les premières minutes du film, la forme époustouflante de Soul s’impose. Que ce soit sur Terre avec la reconstitution ultra‑réaliste de New York et ses matières proches de la prise de vue réelle (voir par exemple la robe de la saxophoniste et son instrument plus vrai que nature), ou sur le plan astral avec ces espaces illimités et épurés très poétiques, on est subjugués par tant de finesse et de maîtrise graphique. L'équipe créative a réussi à montrer ce qui n'existe pas et c'est d'une grande beauté, quelque part entre les Shadoks et Picasso. 

 

La musique joue également un rôle essentiel dans le film, signée à la fois du tandem électro Trent Reznor/Atticus Ross, les compositeurs des BO de The Social Network ou la série The Watchmen, et Jon Batiste pour la partition jazzy. Deux univers musicaux (l'un très éthéré, l'autre joyeux) qui s'accordent sans fausse note et portent littéralement le film dans ces deux univers.

 

Car Soul est avant tout un film différent, parfois tordant (quelques séquences font fureur) mais surtout capable d'explorer un thème aussi vaste et ardu que le « sens de la vie » de manière totalement fluide et nouvelle grâce au dessin et à la musique. Fort et moderne.

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Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
09/04/2021
image
2.35
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français Dolby Digital Plus 7.1
Anglais DTS-HD Master Audio 7.1
Anglais DTS-HD High Resolution 5.1
Anglais Dolby Digital 2.0
Néerlandais Dolby Digital Plus 5.1
sous-titres
Français, anglais pour sourds et malentendants, néerlandais
10
10
image

Deux mondes. L'un très réaliste, sublime, qui ressort quasiment comme de la 4K à l'écran. Encore une fois, certaines textures touchent au sublime comme les effets chamarrés de la robe de la saxophoniste et son instrument aux multiples reflets dorés. L'autre, ouaté, aux contours indéfinis, fait de matières inconnues et de lignes très graphiques. De la pure poésie inspirée parfois par les arcs-en-ciel pour les couleurs vaporeuses, parfois par Picasso pour ces étranges et étonnantes formes bicéphales évanescentes. De toute beauté.  

10
10
son

Le duo électro Trent Reznor/Atticus Ross livre une partition éthérée pleine de créativité et de mystère qui fait fureur en DTS-HD Master Audio 7.1. Jamais trop effrayante, elle sait aussi faire rouler les basses pour animer les limbes (le sound design est lui très efficace, pensé jusque dans les moindres détails). La partition jazz de Jon Batiste est elle aussi enthousiasmante, dansante et pleine de vie. Et pour cause… deux univers musicaux aux antipodes mais sans lesquels le film ne serait absolument pas aussi réussi. À noter, malgré de bons doublages et un niveau plus fort de la VF, la VO se montre plus précise dans les dialogues et plus dynamique dans tous les secteurs de jeu.

8
10
bonus
- Portrait de Joe (10')
- Créer des mondes (8')
- Commentaires audio de Pete Docter, Kemp Powers, de la productrice Dana Murray et du producteur Mike Jones
- Cinq scènes coupées présentées par le scénariste Mike Jones et Kristen Lester (22')
- Plutôt profond pour un dessin animé (6')
- La musique et les sons de Soul (8')
- Soul improvisé (7')
- Les grands noms du jazz (3')
- Bandes-annonces
- Blu-Ray film et bonus

Module pertinent sur la gestion du coronavirus par les équipes Pixar ou comment le film a été terminé à la maison, chacun chez soi, comme il peut, avec intrusions d'enfants, de chien, de chat, d'oiseau et même de tortue en pleine conférence vidéo.  

 

D'autres modules sont passionnants comme le retour de l'équipe créative sur les choix graphiques et artistiques qui ont présidé aux différents univers et personnages du film, dont certains ont été inspirés par les créations en fil de fer d'une des dessinatrices. Idem pour le focus sur la bande-son et ses deux styles très distincts. Une musique qui compte « pour la moitié du film » selon Pete Docter lui-même.

 

On apprend aussi qu'un groupe culturel afro-américain a fait partie de l'aventure afin de valider certains choix, Soul étant aussi un bel hommage à la culture afro-américaine et son amour de la musique et du jazz.

 

Enfin, les commentaires audio, passage obligé tellement ils débordent de sincérité et d'infos. Et ça commence très fort dès le générique joué volontairement très faux par des élèves d'une école de musique qui ont eu les honneurs d'enregistrer au Skywalker Ranch.

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