par Cédric Melon
10 octobre 2022 - 15h44

Tokyo Vice saison 1

année
2022
Réalisateur
InterprètesAnsel Elgort, Ken Watanabe, Rachel Keller, Hideaki Itō, Rinko Kikuchi
plateforme
genre
notes
critique
8
10
label
A

Tokyo Vice marque le retour de Michael Mann à la série TV après Miami Vice (1984) et Luck (2011). Même s’il ne réalise que le premier épisode sur huit au total (et que cela se voit), il supervise l’intégralité de la saison 1 en tant que producteur exécutif de la série.

 

Il s’agit d’une adaptation du roman autobiographique Jake Adelstein qui raconte son immersion fascinante dans le monde des Yakuzas, des flics et des hôtesses de soirée dans le Tokyo des années 90. Jeune journaliste américain, Jake Adelstein vient de décrocher un poste dans la rédaction du plus grand quotidien japonais (un première pour un « gaijin » littéralement « personne de l'extérieur », comprendre « étranger »). Son ambition démesurée et une série de morts suspectes l’amenent à approcher d’un peu trop près le monde du crime organisé.

 

Un pilote matriciel

Disons‑le tout net, en dépit d’une mise en scène esthétisante et soignée de la majorité des épisodes, le pilote réalisé par Michael Mann est très ostensiblement au‑dessus du lot et marqué de l'empreinte du metteur en scène de Heat. Cadre précis, plans immédiatement immersifs, direction d’acteur impeccable, rythme envoûtant… la maîtrise formelle impressionne toujours.

  

Collusion et contusions

Tout comme le scénario fantastiquement structuré, favorisant la montée en puissance dramatique et oscultant à la fois le monde de la presse japonaise, de la police et des Yakuzas, dont les intérêts se téléscopent à l'abri des regards. Le comédien Ansel Elgort fait fureur en journaliste ambitieux et fêtard, à l'image de Rachel Keller, absolument parfaite en hôtesse énigmatique, ou encore Ken Watanabe, flic taiseux peu aimable plus vrai que nature. Tous jouent sans fausse note une partition pas si évidente, avec des nuances et des envolées plus que réjouissantes.

 

L’univers de Mann est parfaitement compatible avec celui du Tokyo nocturne des années 90, traversé par des personnages qui tentent désespérément d’imposer et de maîtriser un destin qui leur échappe (Le solitaire, Collateral). Au final, si Tokyo Vice rappelle par bien des aspects les films de Michael Mann Révélations et Hacker, il renvoie aussi ‑et pas seulement à travers son titre‑ à son plus grand succès sériel devenu aussi un film référence, Miami Vice. Vivement la saison 2, elle a déjà été commandé par HBO Max.

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cover
Tous publics
disponibilité
15/09/2022
image
2.00
UHD 2 060p (HEVC)
SDR
16/9
bande-son
Français Dolby Digital+ 5.1
Anglais Dolby Digital+ 5.1
sous-titres
Français, français pour sourds et malentendants
10
10
image

Sublime de noir et de touches de couleurs qui explosent (les rouges surtout), la photographie typique de Mann irrigue tous les épisodes même si le pilote, encore une fois, se détache nettement par son rythme, son look, sa stature et sa mise en scène. 

 

À la fois sombre et brillante, dotée de contrastes marqués, l'image de Tokyo Vice vole à mille coudées au-dessus de la production sérielle actuelle. D'autant que la précision, le piqué et l'allure générale contribuent à une immersion très dépaysante vue d'Europe. En remarquera qu'on devine quasiment la ville au fil de plans finalement très hermétiques, la série préférant naviguer en eau trouble dans des intérieurs typiques et cossus (hormis les petits appartemment de Samantha et Jake).

7
10
son

Ce sont surtout les nappes orchestrales et les ambiances métalliques qui contribuent à appuyer l'ambiance pesante, atmosphérique et dangereuse de la série. Rien de redondant, juste ce qu'il faut quand il le faut. Un principe de sound design laissant la place aux phases sans musique et à la tension pure. Brut mais élégant. Bien sûr, la VF nous éloigne complètement du terreau mutlilingue de la série.

0
10
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