CES 11 > Téléviseurs 3D sans lunettes

Rien de sert de courir, il faut partir à point ! Et le moment de la 3D sans lunettes n'est pas encore tout à fait arrivé…
Nous vous l'annoncions dans notre précédente actualité concernant l'annonce par Toshiba, à l'occasion de ce salon CES, d'une série complète de téléviseurs 3D sans lunettes, et de la commercialisation prévue d'un modèle 40'' en France fin 2011 (ou début 2012), nous avions donc hâte de voir le résultat.
D'ailleurs, Toshiba n'est pas la seule marque japonaise à démontrer cette technologie sur le salon ; Sony dévoile également trois téléviseurs basés sur ce principe, un écran Oled de 23,5'' et deux écrans LCD de 40'' et 55 pouces. De même, chez LG, était de nouveau présenté l'écran 3D sans lunettes déjà visible au salon IFA de Berlin en septembre dernier et au CES il y a un an. Résultat des courses ? Impression mitigée…
Il faut d'un côté souligner les progrès (encore) réalisés par cette technologie, comme lors de chaque grand salon international, mais il est dans le même temps impossible de passer sous silence la qualité toujours inférieure de ces images en relief par rapport à celles proposées par la 3D active, ou même passive. On peut même aller plus loin en affirmant que la satisfaction visuelle perçue devant ce type d'image est, aujourd'hui, inférieure à celle ressentie devant une image 2D de qualité. Et ce, même avec la démonstration du prototype 55'' Sony, sans doute la plus qualitative de toutes. D'ailleurs, après un rapide sondage auprès des visiteurs du CES à la sortie non pas des isoloirs, mais des « démo‑rooms », le sentiment est général ; personne ou presque n'échangerait son baril d'images 2D de qualité contre un baril de 3D sans lunettes.
Et le constat est le même chez tous les constructeurs : LG, Sony ou Toshiba. Pour faire simple (nous reviendrons ultérieurement sur les détails techniques de la 3D sans lunettes), la technologie employée crée plusieurs points de vues 3D selon plusieurs angles de vision. Un peu comme le principe de certaines couvertures lenticulaires de magazines donnant l'illusion de relief. Chez Toshiba par exemple, les écrans disposent de neuf points de vues et seize chez Sony. Bien sûr, plus le nombre de points de vues est important, meilleure est la sensation de relief, mais plus élevé est le coût. Or, créer ces différents points de vues induit irrémédiablement une dégradation de la résolution horizontale. Une des solutions est de partir d'une image originelle à la résolution plus importante, d'où l'utilisation chez Toshiba, mais aussi chez Sony pour le modèle 55'', d'une dalle 4K (à la résolution huit fois supérieure à celle des dalles des écrans HDTV 1 080p du marché).
Pour terminer notre actualité sur le sujet, plusieurs réflexions peuvent être posées. Le première concerne le potentiel de la 3D sans lunettes. Il ne fait désormais plus aucun doute qu'il est important. Sans doute, à terme, autant que celui de la 3D active. Le deuxième découle directement de la première : il ne fait également plus aucun doute que l'avenir de la 3D grand public passera par l'abandon des lunettes, un jour. Reste maintenant à connaître l'échéance.
Et à cette interrogation, Sony et Toshiba répondent en cœur : « Pas avant quatre à cinq ans ». D'ailleurs, si Toshiba annonce un téléviseur 3D sans lunettes 40'' en magasins avant quinze mois, sa gamme d'écrans comptera d'ici là une douzaine voire une quinzaine de références 3D avec lunettes. L'explication est aisée, le prix indicatif extrêmement élevé est dû à tout nouveau procédé, mais aussi à l'utilisation de dalles 4K. Sans oublier la nécessité d'améliorer encore la technologie pour soutenir vraiment la comparaison avec le rendu de la 3D active d'aujourd'hui.
Bref, la 3D sans lunettes à encore besoin de temps pour arriver à maturité. De quatre à cinq ans de l'aveu même de ses principaux supporters.