Le dernier duel

The Last Duel
Année : 2021
Réalisateur : Ridley Scott
Casting : Matt Damon, Jodie Comer, Adam Driver, Harriet Walter, Ben Affleck, Marton Csokas
Éditeur : 20th Century Fox
BD : 1 UHD-66 + 1 BD-50, 152', toutes zones
Genre : drame, couleurs
Interdiction : - de 12 ans
Sortie : 18/02/22
Prix ind. : 19,99 €
Mustav
Critique

Test technique
Image :
Son :
Bonus :
Format image
2.35
UHD 2 160p (HEVC)
HDR10
16/9
Bande-son
Français Dolby Digital Plus 7.1
Anglais Dolby Atmos
Anglais Dolby TrueHD 7.1
Anglais Audiodescription
Allemand Dolby Digital Plus 7.1
Italien Dolby Digital Plus 7.1
Sous-titres
Français, anglais sourds et malentendants, allemand, italien, danois, finnois, norvégien, suédois
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France, fin du XIVe siècle. Jean de Carrouges (Matt Damon), chevalier impécunieux, et l’écuyer Jacques Le Gris (Adam Driver), protégé du Comte d’Alençon (Ben Affleck), sont amis et anciens compagnons d’armes. Mais l’étoile pâlissante de Carrouges, son improbable mariage avantageux avec une riche beauté et d’obscures querelles de terre vont transformer la camaraderie en haine féroce. Jusqu’à ce que Marguerite de Thibouville (Jodie Comer), l’épouse de Carrouges, accuse Le Gris de viol. Si la justice royale reste sourde, les deux rivaux devront s’affronter à mort lors d’un duel judiciaire. Mais la vie des deux adversaires n'est pas seule en jeu…

 

Ridley Scott surprend encore

Quel diable que ce Ridley Scott ! Réalisateur de plusieurs chefs‑d’œuvre (Alien, Blade Runner), auteur de films marquants (Thelma et Louise, Gladiator), le Britannique semblait ronronner depuis plusieurs années. Entre les préquels d’Alien ou les épopées poussives (Robin des Bois, Exodus), le cinéaste de 84 ans paraissait emprunter une douce pente descendante. Et puis arrive ce passionnant Dernier duel, sorti de nulle part et appuyé sur quasiment aucune promo.

 

Ridley Scott démontre en effet, à chaque séquence, que le grand « recréateur » d’époque qu’il est n’a rien perdu de sa maestria. Chaque cadre du Dernier duel, tel un tableau nourri d’Histoire, conte une période, en dévoile les secrets quotidiens et en déploie les ambiances. Grâce aussi en soit rendue à la photo fabuleuse de Dariusz Wolski (Seul sur Mars, La mission, Dark City).


Un récit à trois voix

Mieux encore, Le dernier duel est composé par un tandem qui n’avait pas coécrit de concert depuis un bout de temps : Matt Damon et Ben Affleck. Oscarisés jadis pour Will Hunting, les deux amis d’enfance se sont attaqués ici au livre éponyme d’Eric Jager, retraçant les complexes coulisses de l’ultime combat judiciaire autorisé par le Parlement de Paris. Pour s’assurer d’une vraie modernité et d’un point de vue féminin crucial à l’histoire, le duo Damon/Affleck s’est associé à la scénariste Nicole Holofcener (Les faussaires de Manhattan, Parks and Recreation).


Pourquoi un regard féminin ? Parce que Le dernier duel est un récit à trois voix : celle de Carrouges, de Le Gris et de Thibouville, l’épouse du premier. Pour retracer ce drame, noué sur de longues années, Ridley Scott reprend le procédé narratif inauguré jadis par Akira Kurosawa dans le classique Rashomon. La même histoire contée du point de vue forcément subjectif, sûrement divergent, des trois principaux « héros ».


Une intensité et une violence bluffantes

Le dispositif Rashomon impose un traitement délicat pour éviter les redites. Scott, bien servi par un scénario très malin, excelle dans le genre : les récits Carrouges/Le Gris/Thibouville ne se marchent jamais sur les pieds mais offrent au contraire des variantes petites ou grandes nourrissant la réflexion et irriguant les portraits intimes des trois protagonistes. Exemple avec la différence de regard entre Carrouges et Marguerite lors des négociations précédant leurs noces : le premier discerne surtout une belle rencontre et le respect de son rang, tandis que la seconde se découvre objet d’une sordide transaction mobilière.


C’est dans toutes ces nuances, infimes ou béantes, que le trio de tête peut livrer des interprétations solides (Damon) et même remarquables (Driver, Comer). Cerise pour les amateurs d’action, l’affaire et le film se solderont par les armes au gré d’un duel d’une intensité et d’une violence vraiment bluffantes.


Un récit palpitant

Restent quelques scories, petites ou fortes. Pour les premières, reconnaissons que le personnage de Ben Affleck, qui incarne le débauché protecteur de Le Gris, est sans doute secondaire et profite d’un peu trop de temps à l’écran. Mais le principal reproche que l’on peut adresser au Dernier duel tient bien à Ridley Scott ‑ou à une décision de production‑. Car, loin de laisser le spectateur se faire une idée des véritables ressors de l’affaire, de démêler lui‑même le vrai du faux, Scott indique en cours de route qu’un des trois récits est, en fait, la vérité. Un parti pris très regrettable pour deux raisons : il invalide partiellement le procédé de récit à trois voix, censé stimuler la réflexion de l'auditoire. Et neutralise un champ scénaristique fascinant, en l'occurrence la relation ambiguë esquissée entre Le Gris et Marguerite.


En dépit de ces griefs, Le dernier duel offre un évident retour en majesté à Ridley Scott. On ne sait pas si ce récit de chevalerie aussi atypique que moderne va ‑tel Gladiator‑ engendrer une nouvelle flambée de films moyenâgeux. Mais une certitude demeure : les amateurs de grand cinéma ne devraient pas se priver de ce palpitant long métrage.

François Coulaud - Publié le 22/02/22
Bonus
- Making of (34')
- Bande-annonce

Un making of qui montre ce qu'il annonce, et c'est suffisamment rare pour être souligné. Le document enchaîne, sans commentaires ou interventions directes, les scènes brutes de tournage, montrant un Ridley Scott aux commandes, dirigeant un barnum monstre et peaufinant ses plans sur le tas. Retranché derrière son retour vidéo, il dirige ses acteurs à l'oreillette quand nécessaire et maîtrise le plateau avec une douce force qui en impose. Un passage obligé. 

Note bonus : 4/6
Image

Un carton plein visuel signé du directeur photo Dariusz Wolski. À partir de trois tonalités désaturées (noir, blanc, brun), il crée un univers ultra‑crédible, crasse, dur, taillé pour les hommes et superbe à la fois (les châteaux souvent capturés en contre‑plongée sont magnifiques). Les cieux sont lourds, le décorum ultra‑détaillé et l'arène finale impressionnante (pourtant bien aidée de fonds bleus pour les ajouts numériques de post‑production). 

 

À l'écran, tout ce travail se voit réellement, des plans au drone qui ajoutent une dimension spatiale supplémentaire jusqu'aux travellings sur filins suivant au plus près les assauts dans l'arène. Bref, une leçon de cinéma grandeur nature et un tournage tout‑numérique magnifiée par la 4K et le HDR10 qui accentuent les contrastes et apportent un relief de fou. On perçoit aussi bien les détails des toilettes que la beauté de la forêt irlandaise malgré la bataille qui s'annonce grâce à une précision dantesque. Un niveau de luminosité et de précision qui écrase le rendu Blu‑Ray. Du grand et très beau spectacle.

Note image : 6/6
Son

Là encore, Ridley Scott ne tombe jamais dans la facilité, il se donne même du mal pour sonoriser chaque mouvement, chaque personnage, chaque ambiance, chaque cavalcade. La terre tremble au passage des chevaux au galop, les lames frappent brutalement et bruyamment, les mêmes scènes se répètent selon les trois points de vue avec d'infimes changements sonores comme autant d'indications pour le spectateur.

 

Les basses sont présentes mais jamais excessives, les nappes de violence nous encerclent et les flèches enflammées décochées s'abattent tout autour du nous grâce aux canaux aériens très impressionnants. On se retrouve clairement projetés dans un Moyen‑Âge violent et peu sécure pour les femmes. Une partition virile mais brillante en Dolby Atmos. Le procédé offre une immersion sensationnelle et parvient à rendre le récit à la fois démonstratif de sa force et intime. Vos enceintes vont adorer, et vous aussi. Alors qu'en VF, la scène se rétrécit autour des personnages aux voix trop projetées, on perd clairement l'ampleur et la bulle sonore caractéristiques du Dolby Atmos (débit moyen de 1 Gbits Vs 5,7 en VO).

Note son : 6/6



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