Plus de trente ans après avoir été le scénariste le mieux payé d’Hollywood, Joe Eszterhas, aujourd’hui âgé de 80 ans (Flashdance, Blue Thunder), signe un retour aussi inattendu que spectaculaire avec ce qui constitue déjà la plus grosse vente de scénario original de 2025. Un exploit qu’il avait déjà accompli en 1990 lors de la vente du script original de Basic Instinct, réalisé en 1992 par Paul Verhoeven. Le projet a été acquis par Amazon MGM Studios via sa filiale United Artists. Le contrat prévoit un versement immédiat de 2 millions de dollars, avec un bonus équivalent si le film passe en production.
Basic Instinct 2 et sa petite musique anti‑woke ?
Comme souvent avec Eszterhas, la polémique n’est jamais très loin. Le nouveau script est décrit en coulisses comme « anti‑woke », ce qui laisse entendre que l’auteur de Sliver, Showgirls ou Jade n’a pas renoncé à son goût pour les intrigues sulfureuses, les personnages ambigus et les provocations. À défaut de faire consensus, il sait encore faire parler de lui.
Sharon Stone revient dans Basic Instinct
Mais la vraie surprise ‑ou le vrai choc, selon les points de vue‑ viendrait de Sharon Stone elle‑même. L’actrice serait en discussions avancées pour reprendre son rôle emblématique de Catherine Tramell. On espère que sa prestation ne sera pas en roue libre comme dans Nobody 2 (critique à venir sur AVcesar, en salle cet été), où elle cabotine tellement dans le rôle de la méchante qu’elle ferait passer Nicolas Cage dans Volte/face pour un parfait modèle de sobriété.
Le film original racontait l’enquête d’un policier (Michael Douglas) sur une série de meurtres à coups de pic à glace, enquête qui le menait tout droit dans les bras ‑et la toile‑ d’une romancière à succès, Catherine Tramell, à la fois fascinante, dangereuse et peut‑être bien tueuse. Produit pour 49 millions de dollars, le film avait rapporté 353 millions au box‑office mondial, propulsant Sharon Stone au rang d’icône instantanée et s’imposant comme un classique du thriller érotique des années 90. Une suite sortie en 2006, réalisée par Michael Caton‑Jones, avait tenté de capitaliser sur cette aura, sans grand succès, ni critique ni public. Bref, une nouvelle démonstration que, niveau recyclage, Hollywood connaît un rayon. En revanche, côté audace, innovation et prise de risque, il reste un pic (à glace) à gravir.