le 05 février 2020 - 18h45

Les flops du Festival de Gérardmer 2020 (partie 2)

Suite de notre tour d'horison non‑exaustif de la dernière éditon du Festival du film fantastique de Gerardmer (cliquer pour la premièr partie), qui s’est achevé ce dimanche 2 février. Une 27e édition en demi‑teinte à la compétition officielle très inégale malgré quelques belles surprises venues de jeunes réalisatrices et réalisateurs très doués.

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Si le jury a eu le nez creux pour Saint Maud, difficile d'en dire autant pour le Prix du Jury accordé au très médiocre Howling Village, du réalisateur japonais Takashi Shimizu.

 

Howling Village, à éviter

Ayant enchaîné les déceptions depuis sa révélation avec The Grudge en 2002 (dont il tourna même le remake américain en 2004), le réalisateur intriguait avec une curieuse histoire de village abandonné et maudit au cœur de la foret. Hélas, Howling Village ne décolle jamais, la faute à un scenario rendu incompréhensible par l’accumulation absurde d’intrigues incapables de se connecter. Les idées s’entassent mollement pour ne mener à rien, le long d’un film qui se contente de cocher sans génie les attendus d’un cinéma horrifique japonais médiocre comme on en produit à la chaîne depuis désormais deux décennies. Le jeu forcé des acteurs, les effets spéciaux cheap et l’absence totale d’effroi d’un bout à l’autre (un comble pour un film rempli d’apparitions lugubres) finissent d’enterrer cet Howling Village voué à disparaître dans la masse. Pas encore de date de sortie.

 

 

The Room, manque de souffle

Autre grand raté de la compétition officielle, The Room de Christian Volckman (de retour douze ans après Renaissance) qui ne chipe pas que le nom du navet culte de Tommy Wiseau, mais également son incapacité à raconter une histoire un tant soit peu cohérente sur le couple. On y suit deux jeunes amoureux qui s’installent dans une vieille maison et découvrent une pièce secrète capable d’un étrange pouvoir : celui de pouvoir réaliser les moindres désirs de celui qui s’y trouve. Il y aurait eu beaucoup à faire de ce concept efficace, mais Volckman tombe en panne sèche en un peu moins de 30 minutes. Après avoir épuisé les possibilités matérielles et visuelles de cette pièce magique dans un enfilement de séquences à l’esthétique quasi publicitaire, le réalisateur bifurque vers une réflexion indigente sur le couple et la parentalité qui se traîne péniblement jusqu’à un médiocre final en trompe‑l’œil durant lequel le spectateur est poliment invité à ne pas trop réfléchir aux incohérences scénaristiques. Avec Olga Kurylenko et Kevin Janssens (photo ci‑dessous). Sortie le 25 mars.

 

 

Jumbo, agaçant

Du côté des films hors‑compétition, déception également du côté de Jumbo, premier film de la Belge Zoé Wittock. Son intrigue a pourtant de quoi intriguer : Jeanne (interprétée par Noémie Merlant, croisée récemment dans Portrait de la jeune fille en feu), une jeune fille timide travaillant dans un parc d’attractions, se prend d’une affection toute particulière pour un des divertissements du parc… Malheureusement, le film agace et déconcerte, la faute des dialogues assez uniformément effroyables (mention spéciale à Emmanuelle Bercot qui se démène comme elle peut dans le rôle d’une mère omniprésente tout droit sortie d’un mauvais pastiche de Xavier Dolan) et à un scénario décousu où le mystère se dissipe trop rapidement pour ne déboucher que sur un pénible roman d’apprentissage dont la pathétique conclusion semble se borner à un ronflant appel à l’acceptation de la différence. L’ennui, c’est que Jumbo ne fonctionne ni en tant que métaphore ni en tant que simple fantaisie intime, tournant en rond jusqu’à une embarrassante conclusion sortie d’un teen movie, sans jamais prendre de décision cinématographique forte, à part pomper sans génie l’esthétique d’Under the Skin de Jonathan Glazer dans une des rares scènes audacieuses du film. Jumbo sortira en salles le 18 mars prochain.

 

 

N'oubliez pas, pour la première partie de notre compte rendu de Gérardmer et nos coups de cœur, cliquer sur Hallucinations mystiques et cauchemars domestiques : ce qu’il ne fallait pas manquer du festival de Gérardmer 2020 (partie 1)

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