Peut‑on dire que Pris au piège est un pas de côté dans votre filmographie ?
Je ne sais pas ce que je ferais ensuite, donc il est difficile de vous dire si c’est un pas de côté ou non. Mais j’admets volontiers que c’est en effet assez nouveau pour moi. Cependant, je trouvais que c’était simplement le film que je devais faire à ce moment‑là. En tant que spectateur, en tout cas, c’est le genre de film que j’aime voir. Généralement, les films que j’aime sont bien réalisés et le fun prédomine. Des films de genre, si vous préférez. J’étais donc à la recherche d’un projet un peu dans cette veine, un film que j’aurais plaisir à réaliser et que le spectateur aurait plaisir à voir.
Vous a‑t‑il été facile de vous fondre dans cet humour noir, assez nouveau pour vous ?
Vous savez, pendant des années, mes amis comédiens m’ont demandé de faire une comédie. À mon sens, comédie et tragédie sont assez semblables. Franchement, j’ai adoré travailler avec les acteurs pour donner vie aux blagues du scénario. Mais le plus drôle, c’est que les deux meilleures répliques du film, selon moi, n’ont jamais fait rire aucun spectateur en projection, et je ne comprends pas pourquoi. Bon, je les ai gardées, mais je suis curieux de savoir si elles feront rire en France.
Votre film a un petit air d’After Hours, non ? Ne serait‑ce pas parce que le personnage interprété par Griffin Dunne porte le même prénom que dans le film de Scorsese et qu’il se déroule intégralement à New York ?
Pour être tout à fait transparent, il y a une semaine, après la première interview où l’on me faisait remarquer cette similitude, j’ai envoyé un texto à Griffin. Je ne m’en étais pas aperçu et je ne pouvais pas croire qu’il ne s’en était pas rendu compte lui‑même ! Peut‑être avais‑je oublié qu’il me l’avait dit ? Bref, je lui ai envoyé un texto la semaine dernière, et lui‑même ne l’avait pas remarqué avant qu’on le lui signale également. Nous avons bien ri. En tout cas, c’est un hasard. J’aurais bien aimé m’en apercevoir avant, peut‑être que j’aurais fait les choses un peu différemment. Peut‑être que c’est le même Paul, d’ailleurs ? Après des années, le Paul d’After Hours quitte son travail, ouvre un bar et se réinvente ! Bon, la timeline est un peu bancale, mais cela aurait été pas mal !
Comme dans le film de Scorsese, New York est un personnage à part entière dans votre film…
Il y a quelque chose de génial à tourner un film dans les rues de New York, ce que je n’avais jamais fait auparavant. En tant qu’habitant de New York, j’ai toujours plaisir à faire découvrir ma ville à mes amis qui passent, et là, j’ai eu la chance de le faire sur pellicule. C’est assez plaisant. Je pense que les spectateurs vont aimer le New York particulier que je leur montre… Il y a également une certaine nostalgie d’un New York aujourd’hui disparu [le film se déroule en 1998, NDA].
Pris au piège est adapté du premier roman d’une trilogie (signée Charlie Huston). Avez‑vous le projet de vous attaquer à la suite ?
Qui sait ? Au final, c’est le public qui décidera. Cela dépendra de son envie de voir plus d’histoires de Hank Thompson ou non. Mais en l’état, il n’y a pas encore eu de discussions à ce sujet.