le 26 mai 2025 - 11h21

Festival de Cannes 2025 : bilan mitigé mais Palme en or

Drôle de cuvée que cette édition 2025 du Festival de Cannes. De mémoire de festivalier, sur le papier, la sélection de cette année n’attirait pas forcément les foules. Bien sûr, il y avait des habitués ; bien sûr, il y avait un peu plus de femmes réalisatrices que d’habitude (peu quand même) ; et bien sûr, il y avait une nuée de stars attendues sur le tapis rouge, mais rien de quoi vraiment satisfaire l’appétit d’un cinéphile affamé. Hormis, peut‑être, le combo De Niro/DiCaprio…

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Un simple accident de Jafar Panahi, Palme d'or Cannes 2025

Il était en effet difficile de rivaliser avec un Coppola qui revient à Cannes pour remettre son titre en jeu après plus de dix ans sans tourner, comme l’an dernier. Pas même le Dupieux annuel à se mettre sous les rétines, ni un pitch kamoulox à la Emilia Pérez annoncé… Rien de tout cela dans la sélection 2025 ! Nada. Niet.

 

Pire : aucun film pour réveiller la Croisette d’un bon coup de caméra, comme l’avait fait on s’en souvient The Substance en 2024. L’Alpha de Ducournau, que l’on attendait comme le Messie dans ce rôle, s’est finalement dégonflé comme un ballon de baudruche et cette quinzaine de cinéma fut, au final, un peu terne.

 

Cannes : un palmarès 2025 très sérieux

Non, cette année, c’était du sérieux, et le palmarès s’en ressent. La coupure d’électricité de toute la région, samedi 24 mai, restera certainement plus dans les mémoires que le palmarès décerné le même jour. On retiendra cependant la Palme d’or : un choix incontestable du jury présidé par l’actrice Juliette Binoche, tant le film de Jafar Panahi, tourné dans la clandestinité ‑on le rappelle‑, sortait du lot.


Comme son titre l’indique, Un simple accident raconte comment un banal accident va entraîner une série d’événements qui vont bouleverser la vie d’ex‑prisonniers politiques. Avec son casting incroyable et son ton oscillant entre drame et comédie, le film est à la fois une belle leçon de mise en scène et propose un scénario implacable. Une critique très intelligente de la République islamique, qui a emprisonné à plusieurs reprises son réalisateur. Un film politique certes, mais pas seulement. Un film lumineux, avant tout.


Paradoxalement, Un simple accident fait même sans doute partie des films les plus accessibles de cette sélection, très arty et très cinéphilique (tendance pointue), à l’instar de Résurrection (Bi Gan), The Mastermind (Kelly Reichardt), ou évidemment Nouvelle Vague (Richard Linklater). Pas tous très grand public, il faut bien le dire. Espérons que cette Palme d’or offre une visibilité plus que méritée à Un simple accident et que le public ira découvrir en salles le 10 septembre prochain le film d’un cinéaste iranien. La palme d’Or sert aussi à cela…

 

Palmarès Festival de Cannes 2025
• Prix spécial : Résurrection, de Bi Gan
• Prix d’interprétation masculine : Wagner Moura, dans L’agent secret
• Prix du scénario : Jean-Pierre et Luc Dardenne, pour Jeunes mères
• Prix du Jury : Sirât, d’Oliver Laxe, et Sound of Falling, de Mascha Schilinski
• Prix de la mise en scène : Kleber Mendonça Filho, pour L’agent secret
• Prix d’interprétation féminine : Nadia Melliti, dans La petite dernière
• Grand Prix : Valeur sentimentale, de Joachim Trier
• Palme d’or : Un simple accident, de Jafar Panahi

 

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