Alors que l'équipe technique se met en place et peaufine les derniers réglages, les danseurs, eux, répètent et prennent les consignes auprès de Giuliano Peparini, le chorégraphe du spectacle et ex-danseur étoile du Ballet National de Marseille. Et autant vous dire qu'avec ce coaching de tous les instants, chacun finit par vraiment donner le meilleur.
C'est une équipe cosmopolite et polyglotte qui assure cette captation 3D. Près des moniteurs de contrôle pour la 3D, installés en peu en retrait de la scène, les techniciens parlent anglais, allemand, coréen. Ils sont équipés de casques et de radios HF leur permettant de transmettre et d'appliquer les consignes données depuis le QG technique installé en sous-sol.
Pour cette captation en 3D des principales scènes du spectacle, 15 caméras ont été déployées (quasiment toutes en 3D, excepté la caméra installée en fond de salle et la steadycam) dont trois montées sur des loumas (grues téléscopiques), ce qui autorise des mouvements de grande amplitude, permet de se rapprocher de l'action sans la gêner et surtout de prendre de la hauteur. Un technicien gère le déploiement de la louma et ses mouvements.
Au bout de la louma, un berceau accueille la caméra Sony et le système motorisé 3Ality Technica utilisé pour la 3D sur des superproductions comme Le Hobbit : la désolation de Smaug, Jack le chasseur de géants ou le dernier volet de Transformers. Pendant qu'un technicien gère la louma, un autre se charge de piloter la caméra et un troisième d'assurer la mise au point.
Placée au même niveau que la scène, la caméra 3D centrale, elle, ne peut que pivoter. En dessous (vous ne le voyez pas), un rail longe la scène, utilisé par une autre caméra 3D pour les travellings latéraux.
Nous sommes restés sur place plus de 2 heures et seule une chanson a pu être captée intégralement en relief. Du réalisateur au chorégraphe en passant par le stéréographe (celui qui gère la 3D) et le producteur, chacun donne ses consignes pour qu'à la première prise tout soit parfait. Le temps, c'est de l'argent. Et ici, il est compté. D'autant que l'équipe n'avait alors que deux autres journées (dont une en public) pour boucler ce tournage. D'où ce déploiement de force.
Le cadreur de la caméra installée au bout de la louma est aux manettes (comme dans un jeu vidéo) et effectue quelques vérifications. Il est enquiquiné par un moirage (provoqué par les LED affichant les décors numériques en fond de scène) typique lorsque la caméra n'est plus en mouvement.
À côté du cadreur, un écran de contrôle permet à un autre technicien de vérifier lors du tournage la parfaite mise au point de la caméra. Il est entièrement dévolu à cette tâche.
Le technicien coréen affecté à la caméra centrale attend les ordres. Tout le monde est prêt. On va enfin pouvoir tourner.
Comme au cinéma, le clapman donne le top départ et quitte rapidement la scène. Ce qui, rappelons-le, synchronise l'image et le son. Et facilite le montage.
Sur scène, une steadycam est aussi utilisée pour se rapprocher des chanteurs. Pendant que l'opérateur steadycam se concentre sur l'action et les ordres que lui intime le réalisateur via son oreillette, un second technicien est là pour l'orienter et éviter les chutes ou les mauvais placements.
Arthur (Florent Mothe) déloge Excalibur de son rocher et provoque la colère de Méléagant (Fabien Incardona) qui entonne alors la chanson Advienne que pourra, l'un des clous du spectacle. Si la première prise nous avait déjà semblé excellente, la seconde lui était supérieure encore en termes d'implication et d'émotion.
En sous-sol, dans la salle technique, Mark H. Weingartner, le stéréographe américain connu pour ses contributions à la 3D et aux effets spéciaux d'Inception, The Dark Knight Rises ou encore d'Interstellar, donne ses indications aux techniciens coréens, à la fois au niveau du cadrage et de la profondeur. Il a d'ailleurs multiplié les aller-retour autour de la scène pour dialoguer avec les cadreurs et techniciens français.
De dos, en pull beige, voici Myron Jung, le réalisateur coréen de cette captation scénique en 3D. C'est déjà lui qui avait officié sur les captations 3D de Mozart l'Opéra Rock et 1789 les amants de la Bastille. Avec son équipe, il est installé à part des techniciens dédiés à la 3D.
L'équipe de production coréenne est arrivée sur place avec son propre matériel, notamment des moniteurs 3D JVC. Vous les découvrez ici avec leurs lunettes 3D passives sur le bout du nez et un drôle de joystick entre les mains pour réduire ou ajouter de la profondeur, selon les souhaits du réalisateur et du stéréographe.